Dossier VEN n°594: Eduquer (au) dehors

Publié le , mis à jour le
Lecture ~2 minutes

Au-delà des effets de mode, découvrir et vivre l'extérieur est  un enjeu essentiel pour construire son rapport au monde. Le dossier du VEN n° 594 apporte des éclairages sur le renouveau, la "renaissance", de pratiques pas nouvelles du tout car elles trouvent leurs origines à la fin du XIXeme siècle.

Eduquer dehors rencontre avec un certain succès les préoccupations du monde de l’éducation.

La pandémie mondiale de 2020 a relancé la question de la place du milieu naturel comme acteur essentiel du développement de l’enfant. Une question qui n’est pourtant pas nouvelle pour les mouvements d’éducation.

On semble redécouvrir qu’être dehors, c’est bon pour la santé : renforcement du système immunitaire, diminution des risques infectieux, réduction du stress, moins de bruit, meilleure concentration, relations plus sereines... Par la connaissance de son environnement, l’éveil des sens et la mise en interaction avec l’autre autour d’un élément naturel, être dehors permet de développer des compétences émotionnelles et sociales. Alors qu’en intérieur les interactions sont plus souvent subies car restreintes par l’espace, les rencontres peuvent y être plus choisies, coopératives et répondre aux besoins des rythmes individuels.

Favorisant un plus grand bien-être global, physique et mental, le dehors offre ainsi aux enfants plus  d’autonomie et de sérénité dans leurs liens aux autres.

Sur le plan éducatif, le milieu permet une chaîne d’activités plus riche, à partir de l’eaucou du vent par exemple, soutenant une libertécd’agir et de penser. Alors que les espaces intérieurs sont maîtrisés, lissés, uniformisés, l’extérieur est moins prévisible, avec des sols, des volumes, des matières différentes (terre,  bois, gravier, herbe...) et des interactions plus variées. Une certaine liberté dans l’approche du milieu favorise la motricité et l’autonomie.

L'éducation au dehors, un enjeu social

C’est un fait, l’activité de pleine nature, et par extension l’éducation au dehors, ne fait plus partie des pratiques ordinaires d’une vie urbanisée. Elle aussi relève d’une construction sociale et ne doit pas être réservée à des personnes sensibilisées à la question. L’activité de pleine nature comme pratique sociale  porte son lot d’inégalités d’accès, accès économique mais aussi représentations culturelles et imaginaires sociaux.

Construire un rapport affectif au milieu, et ainsi un désir de le comprendre et d’en prendre soin permet alors une prise de conscience des équilibres écologiques et sociaux.

Ce riche dossier du numéro 594 de la revue VEN des Ceméa développe bon nombre des arguments énoncés ci-dessus, donne des repères historiques (on y apprend que les premières colonies en France remontent à 1881...), apporte des éclairages (éduquer dehors, ce n'est pas qu'en pleine nature), s'appuie sur des pratiques comme le terrain d'aventure du Bois des Anémones à Saint-Etienne du-Rouvray ou l'école Jean Rostand de Vienne en Isère, sur des témoignages comme celui de Dominique Cotterau, enseignante engagée dans l'éducation à l'environnement ou encore Cyriaque Lethuillier "éducateur nature-maire", grand défenseur de l'éducation à la nature.

 

 

De prolongements dans Yakamedia

Comme pour chaque dossier, des conseils de lecture closent le dossier .Cependant, des outils pour aller plus loin sont également accessibles dans Yakamedia, la médiathèque en ligne des Ceméa.

Qu'y a-t-il d'autre au sommaire du VEN 594?

En dehors du dossier Eduquer (au) dehors, le numéro 594 de la revue VEN aborde beaucoup d'autres questions, les unes plus légères que les autres. Citons: la lecture en liberté, la santé mentale fragilisée des enfants, l'incarcération de jeunes délinquants en centre éducatif fermé...