Dossier VST 164: Obéir au travail?
Dans le contexte délétère du néo-management à l’œuvre dans le champ du travail social, du soin, quelles sont les conditions permettant de faire front pour maintenir son « identité de métier », pour se sentir appartenir à une entité institutionnelle dont la vocation est, se veut « soignante »?
Obéir au travail? Attention, une question peut en cacher beaucoup d'autres.
L'introduction au dossier est jalonnée de questions que nous partageons ici partiellement:
Se soumettre qux prescriptions institutionnelles, est-ce obéir fondamentalement?
Renoncer, est-ce désobéir?
Qu’est-ce que l’acte d’obéir, de désobéir engage sur le plan psychique, éthique, sur le plan de l’engagement, voire de désengagement au travail. Quelles sont les raisons qui poussent les sujets à agir d’une manière ou d’une autre?
A quelles conditions, certains obéissent, résistent, désobéissent au risque de tensions identitaires fortes, de sentiment de déperdition ?
Comment se débrouillent-ils avec les injonctions paradoxales pour exister ? Quelles sont les marges de manœuvre ?
Un corpus de 11 textes
Pour répondre à ces questions et à d'autres questionnements, onze textes composent le dossier. Les notions d'obéissance, de soumission, d'autorité, d'éthique, d'ordre, de justice sont convoquées et viennent éclairer la réflexion.
Prendre les évolutions en compte
De même, la prise en compte des évolutions (celles de la société en générale, celles liées au "monde du travail" , celles imposées par l'Etat dans la contractualisation de ses relations aux structures, celles générées par la logique néomanageriale...bref, des évolutions qui ont forcément un impact sur les tâches éducatives et sur les "métiers de l'humain") apporte des éléments de réponse.
L'enjeu de la logique néo-managériale est de manager les affects, la subjectivité pour modeler la force de travail et l’adapter à des fins strictement rationalistes.
Ce dossier s'ouvre avec l’analyse de la notion d’obéissance proposée par Martine Lani-Bayle. Vivre en société exige de son point de vue d’incontournables contraintes qui nécessitent le respect, quand elles sont estimées respectables. Ce qui lui fait dire qu’aucune obéissance ne doit faire l’économie de son examen.
Le sommaire du dossier:
Introduction Nahima Laieb
Obéissance : entre soumission et force Martine Lani-Bayle
L’essentiel, c’est que ça marche... au pas Muriel Sacchelli
« Tu vas obéir, oui ! Ou bien ? » Ceci n’est pas de l’éducation spécialisée Jean Christophe Contini
Besoin d’obéissance, demande d’autorité Jean-François Gomez
L’éducateur peut s’occuper de ce qui ne le regarde pas...ou comment s’affranchir du conformisme en pratiquant la responsabilité Daniel Joly
La traversée des petits quartiers. De la flèche irréprochable à la cathédrale des pauvres Patrick Macquaire
L’autodétermination : modéliser, ou faire sécession ? Gaëlle Légo
La passion du bruit des bottes Lise Gaignard, Nathalie Ripoche
Malaise dans les métiers de l’humain : de la valeur de la résistance à l’inacceptable Valentine Prouvez
Entre logique de contrôle social et logique d’émancipation : le sens de la désobéissance Mathias Hudbert
La désobéissance clinique Damien Lallemand
Les autres rubriques au sommaire du VST 164:
ÉDITORIAL:
Le pari de l’éducabilité Rozenn Caris avec le comité de rédaction
À SAVOIR:
Considérations sur le « déni actuel » Carlos Parada
Vivre et travailler auprès de mineurs non accompagnés (2) Frictions normatives au quotidien Marion Perrin, Anaïs Meyer
« Eux, c’est nous », une expérience de travail en cada Pascaline Sabourin
La crise d’attractivité du secteur social et médico-social : faire sa place quand on est travailleur précaire Serge Jamgotchian
PAROLE.S
Obéir Corinne Buret
Du côté du bureau des méthodes Jean-François Gomez
PRATICABLE
L’ambiance, c’est (cet) ensemble ! Nathalie Ripoche, Marielle Desrues, Stéphanie
LIVRES ET REVUES