Dossier VST n° 148 Travailler avec les familles
Comment parler de la famille aujourd'hui, ou plutôt des familles ? Sa configuration classique est explosée : elle est désormais aussi recomposée, décomposée, homoparentale, monoparentale.
Comment travailler avec les familles ?
Les représentations de la famille évoluent, tout comme les formes que prend celle-ci aujourd’hui : à côté de la configuration classique (couple de parents avec un ou deux enfants), la famille est aussi recomposée, décomposée, homoparentale, monoparentale… Les modalités du lien à l’enfant se diversifient avec la procréation médicalement assistée, de plus en plus courante, l’adoption, mais également la GPA. Comment se joue alors la parentalité ? Comment se développent les enfants dans ces configurations atypiques ? Quels liens entre parentalité, filiation, engendrement ?
Comment parler de la famille aujourd’hui, ou plutôt des familles ? Comment est-elle appréhendée par les professionnels qui vont travailler « avec » les familles : parents en situation de handicap, familles en difficulté, parentalités à soutenir, parents à associer aux projets et au soin, prise en compte des fratries ou des aidants, dans le respect de leurs droits ?
Dégager des enjeux
PMA, GPA, adoption, comment se joue aujourd’hui la parentalité au cœur de ce foisonnement de situations familiales ? Que devient alors le développement de l’enfant ? Comment les professionnel·les appréhendent-ils·elles les familles, les parentalités à soutenir, comment associent-ils·elles les parents, les fratries, les aidant·es. Ce dossier relève le défi de dégager quelques enjeux concernant le travail avec les familles, qui reste un sujet majeur dans les institutions aujourd’hui.
Contre ou avec la famille ?
Il n’est pas inutile de rappeler qu’il est encore nécessaire d’apprendre à travailler avec les familles et de continuer à défendre cette posture, mais force est de constater qu’il existe un écart réel selon les projets et les habitudes de chaque structure. La place faite aux familles est parfois diamétralement opposée et on assiste aussi parfois à des déchirements à l’intra, qui laisse des espaces pour l’affichage de rivalités. Contre ou avec la famille ? Le rejet, l’ostracisme, mais aussi la peur sont autant de mécanismes de défense. L’apprivoisement mutuel s’avère inévitable.
Il est important d’apprendre à travailler, reconnaître la place de l’autre avec une loyauté partagée. Le mythe de la famille idéale pétrie d’amour est blessé par le réel. Le principe de réalité, le besoin d’aide pour élever et éduquer les enfants se fait sentir en prenant garde de ne pas faire à la place. La famille est toujours là.
« Apprendre à écouter, ça te retourne, ça te transforme »
Un menu conséquent et varié
Ce dossier aborde la question de l’aide aux aidant·es, celle du recueil de la parole directe des familles, puis du fait d’être adolescent et polyhandicapé. Il parle d’arrière-atavisme, des jeunes aidants qui soulagent leurs parents et dit aussi qu'accompagner c’est « faire avec » pour « amener vers ». Un récit témoigne d’une rencontre familiale à domicile : "ici c’est chez moi". Plus loin, les formes du déni de psychiatrie sont énoncées dans familles...honnies, omises, requises. Enfin un lien est fait avec un film : « la forêt de mon père» dans lequel on trouve à la lisière de la famille, la folie… et les enfants oubliés. Un regret peut-être, il n’y a pas de témoignages du champ de la précarité et de la protection de l’enfance.