Dossier VST n° 157 Le numérique au service du social ou le social numérisé
Si le terme de numérique est omniprésent et se décline dans les métiers de la relation d’aide aussi bien sur le plan des objectifs des politiques publiques, que des pratiques professionnelles ou encore des publics, il n’en demeure pas moins qu’il est nécessaire d’explorer les usages réels autour de ce mot.
Les énoncés autour du numérique participent à un agencement complexe qui ne cesse d’interpeller les professionnels et les publics du social sur la place des objectifs, des finalités et du sens à mettre en œuvre dans une société en profonde mutation sociale et sanitaire, avec une place de plus en plus importante du virtuel dans la construction des subjectivités et des pratiques.
Les enjeux autour de la fracture numérique et sa vocation à réduire les inégalités territoriales et sociales viennent se confronter à la réalité de populations ne maîtrisant ni les codes, ni le langage nécessaire pour en bénéficier. L’illectronisme empêche de bénéficier des droits auxquels elles pourraient prétendre, faisant émerger une problématique de non-recours.
Entre injonctions, pratiques et valeurs...
Si les injonctions au tout numérique laissent certains à la marge, il occupe aujourd'hui une place prédominante dans le maintien ou la création des interactions sociales. Il est néanmoins important de prendre en compte les effets du numérique sur la socialisation des personnes isolées, qui en raison de leur situation migratoire, sociale ou sanitaire sont contraintes de se contenter de cette l'interface pour maintenir le lien.
Comment dans un univers de pratiques sociales multiples et de plus en plus difficile à saisir, peut-on faire émerger des nouvelles pratiques d’intervention sociale, de relation d’aide et de formation à l’action sociale ? En prenant appui sur des expérimentations qui ne se pensent pas comme telles, quels sont les repères à penser pour relever le défi du numérique, comme outil de la socialisation et de l’émancipation ?