1984-1992 : diversification et décentralisation
1984 - 1992 va être une période charnière pour les CEMEA. Fin août 1984, le Rassemblement de Clermont-Ferrand va faire prendre à l'Association deux orientations très importantes pour l’avenir du mouvement : La diversification des actions de formation et d’animation ET la décentralisation des CEMEA avec la création des associations territoriales.
La diversification des actions de formation et d’animation
Les années 1970/80 voient la fin des « trente glorieuses ». Nous entrons alors dans une autre période historique y compris pour les Cemea. C’est la fin d’un développement continu depuis la fin de la guerre, les premières crises économiques, le plein emploi.
Dans nos secteurs d’activité on passe progressivement de l’éducation populaire à ce l’on commence à nommer l’animation. On passe d’une logique d’engagement bénévole à une logique de professionnalisation.
La crise économique des années 1970 et le chômage, en particulier chez les jeunes, conduisent les Cemea à s’impliquer dans les politiques d’insertion sociale et professionnelle, notamment après l'élection de François Mitterrand en 1981. Des initiatives comme les stages d'insertion et la formation des personnels de petite enfance et de lutte contre l’illettrisme sont développées.
En 1984, les Cemea structurent davantage la formation professionnelle en créant une sous-direction nationale, des cycles de formation pour les permanents et des instituts régionaux. Ces efforts visent à élargir l’accès aux idées de l’éducation nouvelle et à diversifier les sources de financement.
Le développement se poursuit avec la création d’écoles de la deuxième chance à la fin des années 2000, notamment en Occitanie, pour aider les jeunes sans qualification à s'insérer socialement et professionnellement. Face à la baisse de fréquentation des centres de vacances et à la réduction des aides de l’État, les Cemea rééquilibrent leur activité vers la formation professionnelle.
RENVOYER VERS LE TEXTE DE JM-M "Diversification" EN PIECE JOINTE
La décentralisation des Ceméa et la création des associations territoriales
Suite aux lois de décentralisation introduites par le gouvernement de gauche en 1981, les CEMEA décident également de se décentraliser pour gagner en autonomie territoriale et mieux collaborer avec les pouvoirs locaux. Lors de l'assemblée générale extraordinaire du 4 décembre 1985, les statuts de l'association nationale sont modifiés, conduisant à la création de 32 associations territoriales (AT) en 1986, chacune dirigée par un conseil d’administration et un délégué devenu secrétaire général.
Cette décentralisation entraîne une réorganisation majeure en 1991, avec la création d'une direction générale, des directions fonctionnelles, et la transformation des secrétaires généraux en directeurs territoriaux. Le conseil national devient un comité directeur, et une conférence des présidents est instaurée.
Le rassemblement national de Clermont-Ferrand, bien qu'il ne soit pas officiellement un congrès, marque une étape cruciale en fixant deux grandes orientations pour les CEMEA.
Le congrès de Strasbourg en août 1992 officialise ces transformations. Désormais, le congrès est un organe institutionnel régulier chargé d’évaluer les actions passées et de définir le Projet National d'Actions et de Développement (PNAD), décliné ensuite en projets régionaux (PRAD) adaptés aux spécificités locales. Jean-Marie Michel, directeur général, renforce les valeurs laïques des CEMEA, les intégrant aux principes existants.