Dossier VST n° 155 Où est passé le collectif ?
Une tendance à l’individualisation voire à l’individualisme est à l’oeuvre. Nombre de projets sont individuels, les modalités éducatives, sociales et de soin le sont également de plus en plus. Pourtant, le collectif existe encore et présente un intérêt essentiel.
Que reste-t-il du collectif aujourd’hui ? Comment se concrétise-t-il sur les terrains professionnels ?
Depuis quelques années, que ce soit dans l’accompagnement des publics ou dans celui des professionnels, une tendance à l’individualisation, voire à l’individualisme est à l’œuvre.
Les projets sont individuels, les modalités éducatives, sociales, de soin le sont aussi de plus en plus.
Dans le travail ou en formation mais aussi entre usagers (associations, GEM, clubs, approches communautaires ….), le collectif présente un intérêt essentiel : entraide, solidarité, partage d’expérience, coopération, mise en commun des solutions mais aussi force de création ou de contre-pouvoir si besoin. Pourtant, il semble disparaître au profit d’autres modèles : replis, individualisme, concurrence…
Le confinement, le travail à distance imposé, l’isolement parfois, le recours quasi systématique au numérique … contribuent-ils à défaire le collectif ou ce dernier s’est-il reconstruit autrement ?
Que reste-t-il du collectif aujourd’hui ? Prend-il de nouvelles formes ? Comment se concrétise-t-il sur les terrains professionnels ?
Quid du collectif ?
Il est indéniable que le collectif tend à disparaître au profit d’autres modèles gorgés de repli, d’individualisme et de concurrence. Que reste-t-il du collectif aujourd’hui ? Ce numéro s’interroge sur ses nouvelles formes et la façon dont il se concrétise sur les terrains professionnels. La rencontre, l’acceptation et la reconnaissance de l’autre ne vont pas de soi.
Le collectif existe toujours
Le collectif se développe-t-il encore et comment se réorganise-t-il ? Ce sont les brûlantes questions auxquelles ce dossier tente de répondre.
Un collectif qui parfois domine, étouffe ou contrôle, mais un collectif qui aussi ouvre des chemins, constuit, offre des possibilités et présente des actions individuelles en coopération. Ce dossier présente aussi un collectif extrêmement structuré, sans lequel on ne peut mener un travail d’accompagnement des personnes déficientes et dépendantes. Zoom sur ceux qui créent des possibles au sein des quartiers difficiles.
À la lecture des articles de ce dossier nous pouvons être rassuré·es, le collectif existe toujours bel et bien, il évolue et se transforme et la bonne nouvelle en définitive, c’est que nous avons toujours besoin de l’autre et des autres...pour exister. La guerre du collectif n’a pas eu, n’a pas et n’aura pas lieu.
« L’enfer c’est les autres », disait Sartre dans Huit clos.
Chacun·e est unique
Le collectif souvent nous pèse et nous domine, parfois nous écrase mais nous ne pouvons y échapper. Comment affirmer notre subjectivité et réaliser notre bon plaisir tout en nous pliant aux règles et aux normes des groupes et des collectifs auxquels nous appartenons, et dont nous avons besoin pour vivre et nous développer ? Il est important que chacun·e puisse être écouté, reconnu et accepté dans son unicité, ses particularités et sa dignité. Il est tout aussi important de travailler avec lui·elle sa capacité d’acceptation de l’autre ainsi que son intégration au groupe et, à partir de ses ressentis, de ses représentations et de ses compétences, sa participation au collectif.