Donald Woods Winnicott
Donald-Woods Winnicott (1896-1971), pédiatre et psychanalyste, n’est pas un pédagogue au sens où il aurait enseigner ou diriger une école ou autre institution d’éducation, mais il a fortement influencé la réflexion et les pratiques éducatives.
Une place à part
Par sa clinique originale et son souci de transmettre ses observations et ses concepts à tous ceux qui interviennent dans la vie des enfants : parents, enseignants, éducateurs, personnel médical. Il occupe une place à part, mais à part entière dans la sphère de l’Éducation nouvelle.
« Se cacher est un plaisir, mais ne pas être trouvé est une catastrophe ».
Ses travaux sur les concepts d’objets transitionnels, ont inspiré, conforté ou modifié les comportements professionnels et parentaux dans l’accueil de la petite enfance. L'enfant selon lui doit rester dans l'illusion qu'il a créé l'objet, et ce sentiment de toute-puissance doit être provisoirement préservé. C'est là que se développerait l'aire de jeu et de créativité où l'enfant se voit offrir la possibilité de faire des expériences fondamentales pour sa maturation psychique. De l'ensemble des phénomènes transitionnels, l'enfant extrait parfois un fragment particulier avec lequel il aura une relation élective, c'est l’objet transitionnel. L'objet en lui-même importe moins que son usage. Il peut s'agir d'un bout de tissu comme d'une petite mélodie, voire de la mère elle-même.
Le jeu c’est sérieux !
« C’est en jouant, et seulement en jouant, que l'individu, enfant ou adulte, est capable d'être créatif et d'utiliser sa personnalité tout entière. C'est en étant créatif que l'individu découvre le soi. »
Cette citation de Winnicott pose d’emblée la dimension d’enjeu vital du jeu pour l’économie psychique de l’enfant. Du bébé à l’adolescent, le jeu s’inscrit comme un support essentiel à leur devenir, comme un lien à la vie qui témoigne de leurs contacts et attaches avec le monde extérieur. Le jeu est une aire de « trouvaille » de la réalité, un temps qui permet que les choses vécues puissent se penser, être comprises et être assimilées par l’enfant. « Chaque enfant qui joue se conduit comme un écrivain, dans la mesure où il crée un monde à son idée, ou plutôt arrange ce monde d'une façon qui lui plaît… Il joue sérieusement. Ce qui s'oppose au jeu n'est pas le sérieux, mais la réalité».
« Lorsque le je est en danger, il n’y a plus d’exploration possible de soi, il n’y a plus de jeux possibles. »