Tony lainé
Un penchant insistant pour l'utopie
Tony Lainé (1930-1992) Psychiatre – ou plutôt antipsychiatre français – et psychanalyste, nourrit les débats du secteur Santé mentale, il est « de toutes les manifestations nationales où il est question de l’homme, de l’exclusion, de la souffrance, de la relation, de l’amour , de la vie ».
À l’écoute de « la raison du plus fou », mais toujours dans « l’agir »
Exerçant au nom «d’une solidarité profonde avec la folie», son engagement professionnel et politique «a laissé derrière lui un sillon bien tracé».
Tony Laine a écrit un texte important pour les Ceméa: L'agir à retrouver sur Yakamédia
Toute sa vie, le psychiatre qui «haïssait les murs» a lutté, avec d’autres de ses contemporains, afin d’extirper la folie de son carcan asilaire. Il travaille plus particulièrement sur l'autisme. Il contribue à l'essor du courant de la psychiatrie alternative, désaliéniste. Si l’activité et le travail humain font l’homme, le travail divisé l’aliène. L’homme au travail et l’homme dans le langage, ce sont deux chaînons qui sont absolument solidaires. L’un ne prend de sens qu’avec l’autre. Ces deux activités sont consubstantielles de l’homme y compris en tant qu’être social.
Il affirme que lorsqu’on dit : « Quand on joue, on joue ; quand on travaille, on travaille », on prononce une formule épouvantable !
L'intégration sociale comme démarche politique
Afin de lutter contre le schéma de «l’asile fourre-tout», l’intégration sociale des exclus est pour lui une véritable démarche politique. "Comment pouvons-nous donner un vrai sens au travail humain, en retrouver le sens fondamental par rapport aux besoins que l’homme a de se faire homme au travers de son action sur le monde ?"
Il lui paraît impossible éduquer sans comprendre d’abord les besoins des enfants. Cela lui apparaît radical. Dans l’agir il revient sur le sens de la chaîne d’activités dans la réponse à ces besoins. Il voit les adultes comme supports et figures nécessaires d’identification.
Un adulte qui détruit un objet produit par un enfant, détruit également un peu de l’enfant. En effet l'objet contient son créateur.