Louis Legrand
Pour Louis Legrand (1921-2015) professeur émérite en sciences de l’éducation de l’université de Strasbourg et ancien Directeur de l’Institut national de la recherche, l’innovation pédagogique est le meilleur levier du changement. Il a développé le concept de la pédagogie différenciée dans « Pour une pédagogie de l’étonnement ».
Acteur d'une pédagogie active
Auteur Il se réfère à la « pédagogie active », dans le rapport qu’il a remis au ministre de l’Éducation nationale en 1982.
Le rapport intitulé Pour un collège démocratique formule des propositions pour l’amélioration du fonctionnement des collèges : le tutorat, le travail en équipe pour les enseignants, l’aménagement dans les classes de 6ème et 5ème de temps de travail en groupes d’élèves de niveau hétérogène et de temps en groupes de même niveau, la révision des fonctions et des services des enseignants.
Accompagner chaque élève avec ses différences
La « pédagogie différenciée » apparaît comme l’actualisation éminemment nécessaire du principe d’éducabilité. Il écrit un rapport recommandant une pédagogie de projet, où les élèves apprennent plusieurs choses à la fois en petits groupes et sont aidés par un tuteur. Il suggère d'accompagner chaque élève avec ses différences. La pédagogie différenciée permet à l'enseignant·e d'adapter ses méthodes pédagogiques et le contenu de son enseignement aux différent·es élèves. Il·elle organiser son enseignement afin que toute la classe n'apprenne pas nécessairement la même chose en même temps et au même rythme.
« La pédagogie différenciée est un effort de diversification méthodologique susceptible de répondre à la diversité des élèves »
Vers un système éducatif plus démocratique
Sa recherche sur les retards et les redoublements subis par les élèves des écoles élémentaires aboutit aux premières statistiques concernant l’échec scolaire. Louis Legrand lance par ailleurs une vaste et ambitieuse recherche sur la rénovation de l’enseignement du Français à l’école élémentaire. Il s’agit de permettre à tout élève sortant de l’école élémentaire de faire des études longues sans que s’y opposent les insuffisances de sa capacité à communiquer et à s’exprimer dans la langue française. Il pense que seules des recherches amples, mettant au travail ceux et celles qui enseignent, peuvent rendre plus juste et plus démocratique le système éducatif.
« C’est dire que l’école actuelle, malgré ses objectifs et ses aspirations, apparaît comme fondamentalement une école de classe, adaptée aux couches favorisées de la nation et maintenant la stratification sociale par le jeu des redoublements, de la sélection, de l’élimination ».
On ne dira jamais assez combien Louis Legrand fut la figure tutélaire de ce qui a pu être appelé « les vingt glorieuses de la pédagogie »