Dossier VST 159 Grandeur et misères du quotidien en institution
Une vieille définition de l'éducateur fut : "celui qui s'occupe des enfants en dehors des temps de classes et d'atelier" , donc des veillées, de la toilette, des repas, des loisirs. On sait pourtant que le quotidien se mêle de bien d'autres choses.
Désordre des locaux, remise des travaux écrits demandés par la direction, heure des repas et des activités, prises de rendez-vous d'une journée, répartition des véhicules pour une sortie du dimanche, communication dans une équipe professionnelle... autant de situations desquelles se mêle le quotidien...
Le quotidien est fait de tous ces « petits riens » qui, insignifiants ou remarquables, touchent à l’ensemble de la culture institutionnelle.
On sait aussi la proximité de la question du quotidien avec celle du temps, des rythmes de vie, qui dans chaque institution peuvent être très ritualisés, ou au contraire, très ouverts et adaptables à des situations nouvelles. On voit bien que chaque institution, par la nature même de son projet, par la configuration de ses murs, par ses conceptions et son idéologie, induit à élaborer la notion au gré des besoins et sous des formes bien distinctes.
Coordonné par Jean-François Gomez et Jean-Luc Marchal, ce dossier du VST 159, très dense, évoque autant de quotidiens d'institutions et que de personnes accueillies dont les profils diffèrent.
En réalité, chacun⋅e pourrait témoigner d’un quotidien plus complexe qu’il n’en a l’air et dont on ne possède pas toujours les clés.
« La vie quotidienne, c’est une prise de position théorique comme on dit… Tenir compte de « ce qui se passe »...(…) La vie quotidienne, de façon un peu paradoxale, c’est presque la chose la plus difficile, la plus inaccessible… La chose qui doit être visée… Ce n’est pas simplement l’horaire : à quelle heure on se lève, petit déjeuner, les activités… puis on va se coucher : ça, c’est le temps qui passe. Mais la vie quotidienne, c’est essayer de travailler, de cultiver, de produire, de créer (…) et d’organiser les choses pour chaque personne dans sa singularité » Jean Oury
Citation tirée de Apprill Olivier, « La moindre des choses « , Entretien avec Jean Oury, Revue « Chimères » n° 31, Éditions érès, Toulouse, 1997.