Quelles alliances pour l'école avec des partenaires extérieurs?
L’avenir de l’Ecole passera-t-il par des alliances avec les mouvements d’éducation populaire ? Laurent Bernardi et Arnaud Tiercelin, directeurs nationaux aux Ceméa et à la Ligue de l’Enseignement dressent pour le Café Pédagogique, l’état des lieux de propositions pédagogiques possibles pour les classes au «Forum des Enseignants Innovants de Poitiers».
«Il n’y a jamais vraiment eu d’âge d’or pour la pédagogie et pour les gens qui voulaient faire différemment dans les écoles», constate Laurent Bernardi, directeur national aux Ceméa France (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active ). Les Ceméa ont été créés en 1937 avec des éducatrices et des éducateurs soucieux de former de nouvelles générations afin qu'elle ne fassent plus la guerre entre elles.
C'est l'éducation qui est active, pas les méthodes!
Devant la centaine d’enseignants et enseignantes innovantes rassemblées dans les salons de Blossac à Poitiers, l’ancien directeur d’école rappelle « qu’un enseignant gère toujours un temps inédit devant des élèves ». L’idée de penser globalement, et de penser l’informel, est au cœur de l’argumentation de Laurent Bernardi : « C’est l’éducation qui est active et non les méthodes. Il faut penser à une éducation globale et émancipatrice ».
Pour Arnaud Tiercelin de la Ligue de l’enseignement, des enseignants militants et d’autres ont su inventer un mouvement d’éducation populaire : « C’est intéressant d’avoir toujours cela en tête ». L’éducation populaire est « un espace où l’on peut expérimenter en dehors de tout enjeu scolaire. Il ne faut pas oublier que l’école publique est la seule institution qui accueille tous les jeunes de manière inconditionnelle ». Arnaud Tiercelin ne croit pas tout de suite « en un grand soir politique avec une grande loi sur l'éducation. La marge qu’il nous reste est sur le terrain. On peut gagner à renforcer ces liens entre l’Éducation nationale, les mouvements d’éducation populaire et l’éducation nouvelle».