L'école, lieu d'éducation et d'ouverture
Les Ceméa défendent la place de l’école comme véritable et irremplaçable lieu de vie au cœur des territoires. À penser et à reconstruire, une école ouverte au monde, aux parents, à l'ensemble de la communauté éducative.
"Le système éducatif ne peut être que pluriel et partenarial,et la pédagogie y est centrale."
Un·e élève oui, mais une personne avant tout
Les Ceméa rappellent qu'à l'école, l'être apprenant reste un·e enfant, un·e adolescent·e ; le statut que l'école confère doit prendre en compte cette donnée afin que les incontournables de l'éducation scolaire respectent, avant tout, les besoins de la personne.
Les enfants et adolescent·es sont des êtres à part entière et sont uniques. Il est important de reconnaître chacun·e dans son originalité et de prendre en compte ses expériences et son histoire de vie au sein de la grande Histoire. C’est pourquoi les Ceméa pensent que l’accession à l’autonomie (des enfants, des adolescent·es et des personnels éducatifs) est un vecteur incontournable de toute éducation. Et l’école est un des lieux pour y concourir. L’élève, avant tout enfant ou adolescent⋅e, est au centre du système éducatif. L’acquisition des savoirs et la socialisation sont indissociables. L’école est un lieu essentiel d’apprentissage de la vie sociale, du développement de la coopération au détriment de l’idée de compétition et de concurrence. Les Ceméa défendent l’égalité des droits plus que des chances et, plus encore, l’équité dans l’accès aux droits.
Enfin, ils tiennent pour primordiale la réussite éducative (inséparable du plaisir et de l’envie d’apprendre) des enfants et des jeunes et défendent pour cela la place centrale de l’école dans une coéducation au sein de laquelle parents et structures périscolaires complètent le trio. L’école est un vecteur essentiel d’accès aux compétences, aux savoirs, à la compréhension de la société et à l’émancipation de chacun·e. Les Ceméa militent pour que les pratiques pédagogiques soient centrées sur l’élève, favorisant des parcours différenciés, dans le cadre de la scolarité obligatoire et en référence aux principes de l’Éducation nouvelle.
Ils mettent en avant et promeuvent un traitement équitable pour tous et toutes (avec une prise en compte des individualités et de la situation de chacun·e) quant à l’accès à l’éducation. L’école doit être un formidable lieu d’ouverture à des pratiques culturelles diversifiées ; elle doit aussi s’adapter aux besoins des publics. L’éducation passe par des mises en situations authentiques faisant sens pour l’enfant et le/la jeune qui sont eux et elles-même une somme d’expériences et de parcours à reconnaître et à valoriser.
En plus de la mission d’enseignement de l'école, les Ceméa y défendent les principes suivants:
Une école au coeur de la société:
- qui offre un cadre de vie de qualité,
- qui reconnaît la diversité et l’hétérogénéité des élèves comme une richesse pour les apprentissages,
- qui est non sexiste et prône l’égalité des genres,
- qui permet l’équité quant à la qualité d’accueil et de l’enseignement,
- qui doit prendre en compte la sécurité affective des élèves.
Une école où l'hospitalité n'est pas un vain mot:
- qui accueille les enfants porteurs de handicap (celles et ceux à besoins éducatifs particuliers) et leur garantit une place à part entière dans la classe,
- qui éduque plus qu’elle n’instruit avec des apprentissages transversaux autant que disciplinaires,
- qui est lieu d’accueil pour et par la diversité,
- qui est un lieu de réussite de tous·toutes.
Une école émancipatrice:
- où la pédagogie est centrale et se nourrit de la recherche, de l’expérimentation et de l'innovation, fondamentales pour tout métier de l'éducation,
- où la pédagogie différenciée reste à privilégier,
- qui cultive le lien entre le savoir acquis et ce qui fait sens dans le quotidien,
- qui participe activement au combat pour la liberté d’expression de chacun·e et à celui de la mixité à tous niveaux,
- qui permet d’accéder individuellement au pouvoir sur sa propre vie.
Une école pour apprendre à penser et à agir en toute autonnomie:
- où multiplier, défendre et préserver les espaces de valorisation permet à chacun·e de devenir l’expert de sa propre existence,
- qui prend en compte la construction d’une relation au savoir qui passe par le doute, la remise en question,
- où on apprend à vivre ensemble,
- qui est un lieu d’exercice de la démocratie,
- qui éduque à la citoyenneté.
Une école ouverte sur le monde et qui promeut le respect:
- qui permet de vivre la laïcité et d’en comprendre les tenants et les aboutissants,
- qui forme des citoyen·nes du monde,
- qui ne peut exclure,
- qui est un espace d’invention, d’innovations pédagogiques,
- qui prend en compte d’autres espaces éducatifs et accompagne le développement d’une éducation critique.
Une école, un des piliers de la coéducation:
- qui est un des membres de la communauté éducative,
- qui agit en concertation avec les familles,
- qui permet aux parents de s’investir,
- qui offre des espaces d’apprentissage des valeurs d’égalité et de coopération
- qui favorise des expériences de mobilité.
Une école, autrice de son avenir:
- qui est défricheuse et passeuse d’avenir,
- qui contre les dérives de notre société,
- qui résiste à la société marchande,
- qui vise la transformation sociale par l’émancipation,
- qui, soutenue par l’extérieur, change en se modifiant de l’intérieur.
Une école dans l'air du temps, en phase avec les grands défis:
- qui se préoccupe du développement durable
- qui développe des projets liés à la transition écologique
- qui pense qu'on peut enseigner dehors