La formation avec et pour l'école aux Ceméa dès 1945
Les formations dans et pour le champs de l'école apparaissent aux Ceméa dès 1945. Cet article rend compte de l'évolution des demandes de l'Education nationale au fil des années pour des formations notamment.
Dès 1945
Cette année-là voit l’organisation du 1er stage de maitre•sses d’internat qui va durer jusqu’en 1958. Certaines années, comme en 1947, compteront jusqu’à 14 stages pour 709 stagiaires. En 1955, est créé un certificat d’aptitude aux fonctions d’éducateurs·trices d’internat.
En 1946, le premier stage de normalien·nes (les maitre-esses en formation dans les écoles normales) voit le jour. Il s’agit de faire vivre aux futur·es instituteur·rices une expérience d’éducation populaire. Ces stages seront officialisés en 1949 et deviendront obligatoires.
Dans plusieurs régions, des formations pour les maitres·esses des classes de perfectionnement et des classes de transition, sont organisées à la demande des académies. Il en va de même pour les surveillant·es généraux·ales et pour les adjoint··es d’éducation.
Mais, outre la formation des cadres pédagogiques et administratifs de l’école, les CEMEA ont aussi souhaité, au sortir de la guerre, mettre en pratique l’Education Nouvelle dans une école. Pas une école privée mais une simple école publique de quartier, à Boulogne, en région parisienne.
Ce projet avait été élaboré en concertation avec l’Education Nationale. « La direction de l’enseignement de la Seine nous envoyait des cas difficiles et nous considérait bien comme « son » école expérimentale, qu’elle était heureuse de signaler aux étrangers de passage » (G. D Failly, M-A Niox-Château). Un certain nombre de normalien·nes y feront leur stage pratique. Cette école exista pendant neuf ans mais les tracasseries administratives diverses et variées mettront fin à l’engagement des personnels pédagogiques donc à cette expérience d’une autre logique d’école.
Durant 20 ans de nombreuses formations auront lieu en direction de l’école, comme pour les maitre·esses des classes de transition (1963), les adjoint·es d’éducation (1963) ou les étudiant·es des centres pédagogiques régionaux (1963) mais curieusement, ce n’est qu’en 1970 que les CEMEA créent un secteur « Enseignement ».
A partir des années 70, les actions en direction de l’école se sont diversifiées ; les formations continues pour les enseignant·es ont été de plus en plus difficiles à organiser et les rapports avec l’Education Nationale se sont complexifiés. L’éducation populaire n’est plus vraiment dans le logiciel technocratique et évaluateur qui devient dominant. Dans ce champ aussi, c’est la fin des « Trente glorieuses ».