Le libre est liberté

Publié le , mis à jour le
Lecture ~2 minutes

Les Ceméa défendent la notion de liberté dans l’univers du numérique, celle-ci s’inscrit pleinement dans leur projet politique et prend place dans le corpus de leurs valeurs. Ils promeuvent dans leurs actions l’utilisation de logiciels et d’outils libres.

Une drôle de révolution

Une révolution est à l’œuvre qui bouleverse le quotidien, les vies personnelles, le rapport au monde, à l’information, à la démocratie. Cette révolution dite numérique est cependant imposée par des entreprises sans qu’il y ait concertation, elle avance à la vitesse d’un cheval au galop.

Le numérique est un fait social total, car il déstabilise, réinterroge les identités individuelles et collectives, le rapport à l’espace, au temps, à l’autre mais aussi les conditions de production et de diffusion des savoirs. Les Ceméa portent en eux et dans leur projet une forme de résistance aux injonctions que le système libéral induit et aux débordements qu’il produit, ils estiment que le libre respecte chacun·e dans son approche du numérique. Le logiciel libre est une condition nécessaire mais non suffisante pour un numérique plus émancipteur et mieux maîtrisé.

En conséquence les Ceméa pensent que...

- Pour que citoyen·nes comme entrepreneur·euses soient à égalité, il est nécessaire d’empêcher les monopoles de s’accaparer les données personnelles ou publiques.

- De même il est impératif de favoriser l’émergence d’un internet décentralisé où les données ne seront plus stockées dans des silos, attendant d’être analysées et utilisées à des fins commerciales, politiques… mais dans des « AMAP du numérique » de proximité, recréant du lien social parce qu’il est possible d’y rencontrer celles et ceux qui les cultivent, parce qu’il est possible de s’y former, d’agir sur les décisions, d’en être acteur·trice.

- Pour que la société aille vers le développement croissant de biens communs, il est primordial de soutenir ces initiatives, par leur promotion, leur diffusion et tout autre acte collaboratif allant dans ce sens en direction de ces projets.

Qu’en est-il de l’application de la déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle (déclaration de Johannesburg 2002) ?

Promouvoir les humanités numériques

C'est bien là l'un des combats de l'Éducation Populaire au XXIème siècle. Et c’est celui des Ceméa !

La société est décryptée en analysant la place sociale du numérique, la manière dont il est régi politiquement et les incidences sociétales de ces choix politiques. Quel sens donner au numérique aujourd’hui et plus particulièrement dans les pratiques éducatives ?

Les Ceméa s’inscrivent dans une dynamique de transformations culturelles et de révolutions pédagogiques liées au numérique et dans une réflexion sur le concept des humanités numériques. Ils ne peuvent légitimer des positions qui cantonnent les utilisateur·trices dans un rôle de consommateur·trices. Ils ne peuvent soutenir le fait que seuls les expert·es ont la main sur le monde du numérique.

Ils croient à la capacité collective de transformer les milieux et les institutions par la mise en action des individus, à l’importance essentielle de leur garantir l’autonomie, et de leur permettre de décider librement de leur destin collectif. Le contrôle démocratique de ce monde numérique et des usages qui s’y déploient devient un enjeu central.

Libre, solidaire et décentralisé !