Les assises citoyennes du soin psychique vent debout
Le dossier du numéro 106 de la revue Pratiques s’appuie sur les dernières Assises Citoyennes du Soin Psychique, dont les Ceméa sont co-organisateurs. Proposées à Paris les 24 et 25 mai 2024 par le Printemps de la psychiatrie, ce dossier en constitue les actes, augmentés de quelques textes écrits après-coup ou en complément, au gré des associations de participant⋅es et du comité de rédaction.
Face au délitement de l'accès au soin, "RESISTER ET CREER"
La plupart des textes qui composent le dossier de ce numéro ont été écrits avant d’être dits lors d' interventions aux Assises citoyennes du soin psychique dont l'axe santé Mentale des Ceméa était co-organisateur.
L’argument du numéro ne peut être autre que celui de ces Assises : "RESISTER ET CREER".
La catastrophe de la psychiatrie, et en particulier de la pédopsychiatrie, est maintenant avérée, rendue publique dans la grande presse et l’ensemble des médias.
Des services sont supprimés, tant dans les hôpitaux que dans les centres ambulatoires, entravant l’accès à des soins de proximité, avec des listes d’attente dont se plaignent à juste titre patient⋅es, familles et soignant⋅es.
Ayant à prendre en charge les personnes en souffrance psychique, la psychiatrie devrait s’intéresser à leurs conditions sociales, anthropologiques, culturelles… Les pratiques de psychothérapie Institutionnelle témoignent de la possibilité de faire autrement dans les collectifs qui résistent à l’air du temps, en construisant avec les patient⋅es des moments d’accueil et d’hospitalité. Dans les clubs thérapeutiques, dans les interstices des institutions, mais aussi dans les groupes d’entraide mutuelle, dans des espaces de solidarité et de rencontres entre patient⋅es et soignant⋅es œuvrant ensemble à des tâches communes . Ce travail sur l’ambiance est précieux dans les moments de vie quotidienne et ouvre également aux potentialités créatrices de chacun et chacune.
Face à la morosité ambiante, le collectif et la créativité pour avancer
Les pratiques émancipatrices persistent, y compris dans les lieux les plus improbables : elles témoignent de la possibilité d’émergences « d’utopies concrètes » dans le fracas du monde actuel. Il s’agit d’un défi politique et créatif que les participant⋅es ont relevé pendant les deux journées des Assises.