L'international dans l'Histoire des Ceméa

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Après guerre, les Ceméa connaissent un important développement et une multiplication de leur activité. De plus, l’accueil  d’étudiant⋅es européen⋅nes et d’Afrique de l’Ouest dans les stages entraine des demandes d’interventions dans certains pays. En même temps, apparaissent des initiatives de création d’associations autonomes en Europe, soutenues et accompagnées par les responsables des Ceméa français.

De l'éducation nouvelle à la coopération mondiale

Les Ceméa ont développé des activités internationales dès la fin des années 40, favorisant les échanges et la création d'associations en Europe et en Afrique, tout en s'adaptant aux contextes politiques de décolonisation.

Dès la fin des années 40, les Ceméa ont reconnu l'importance des échanges internationaux pour enrichir leurs pratiques éducatives. Accueillant des étudiants d'Europe et d'Afrique de l'Ouest, ils ont favorisé la diffusion de leurs méthodes d'éducation active. Cela a conduit à la création d'associations dans plusieurs pays européens, comme la Belgique, la Suisse et l'Italie, et à la formation d'un Comité international en 1950.

Ainsi, en quelques années, vont être créés les Cemea de Belgique,  puis en Italie, en Allemagne, en Autriche, suivi de la création de l’association suisse.

Durant cette période, l’idée d’une coordination transnationale émerge puisque en novembre 1950 se tient une première réunion d’un Comité international réunissant des Cemea belges, français, suisses et italiens.

Ce Comité international donnera le jour en 1954 à la Fédération internationale des Cemea dont la création se concrétisera par une déclaration officielle aux autorités françaises avec l’apparition d’un premier président (Roger Gal) mais l’activité de la Fédération est très limitée à quelque rencontres peu formalisées entre les responsables.

 

La Fédération Internationale des Ceméa

En 1954, la Fédération internationale des Ceméa a donc été fondée, marquant un tournant dans la structuration de leurs activités à l'échelle mondiale.

Avec le début de la décolonisation dans les années 1960, les Ceméa ont dû adapter leur approche face à l'émergence de nouveaux États en Afrique. La création d'un Bureau des relations avec l'Afrique et Madagascar a permis de renforcer les liens avec ces nouvelles associations. En 1963, la mise en place d'une Assemblée générale de la FICEMEA a marqué le début d'une véritable coordination entre les différentes associations nationales, consolidant ainsi l'engagement des Ceméa dans le domaine de l'éducation internationale.

En 1964, la Fédération Internationale des Ceméa (FICEMEA) est reconnue par l'UNESCO comme ONG de catégorie C, marquant le début de la reconnaissance de ses activités internationales. Entre 1965 et 1967, plusieurs initiatives voient le jour, notamment la création d'une association allemande et des stages en Angleterre et au Mali. En 1970, la FICEMEA organise un colloque à Paris sur « La jeunesse face aux loisirs » et transforme son Bureau des relations internationales en Délégation à la Coopération internationale. Les Ceméa français deviennent un partenaire clé de l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ), contribuant à la pédagogie de l'éducation à la paix. En 1971, la FICEMEA est dotée de statuts belges et regroupe 14 associations nationales. En 1972, elle est admise par l'UNESCO comme ONG de catégorie B, et une structure autonome est mise en place pour différencier les rôles des Ceméa français et de la FICEMEA. En 1973, le Conseil de l'Europe accorde à la FICEMEA le statut consultatif d'OING.

La FICEMEA et le Champs d'action se développent

La chute du mur de Berlin en 1989 marque un tournant pour la Fédération Internationale des Ceméa (FICEMEA) et les Ceméa français, entraînant une expansion significative de leurs activités internationales. De nouvelles associations, comme Autonomia en Hongrie et Animus en Roumanie, rejoignent la FICEMEA, et le CEFEJ est créé pour soutenir les actions européennes. L'association EAICY est fondée pour favoriser les échanges entre jeunes d'Europe de l'Est et de l'Ouest, avec un accent sur l'importance des loisirs et de l'éducation. Les Ceméa développent des partenariats avec des organisations d'Europe centrale et orientale, organisant des rencontres internationales, notamment en Hongrie en 1997. À partir des années 90, les Ceméa s'engagent dans divers programmes européens, transformant leur service des relations internationales en une Direction des Relations Européennes et Internationales. Ils diversifient leurs activités, collaborant avec des partenaires en Russie, en Afrique du Sud et dans d'autres régions, tout en intégrant de nouvelles associations à la FICEMEA.

Restructuration de la FICEMEA et des Ceméa France

À partir de 2003, la FICEMEA met en place un nouveau mode de fonctionnement avec des commissions régionales et un conseil d'administration de 12 membres. Les activités se diversifient, incluant des séminaires continentaux et des projets éducatifs en Afrique. La décentralisation des actions internationales des Ceméa français se renforce, permettant aux associations territoriales de piloter leurs propres initiatives. En 2012, la FICEMEA est refondée avec la participation des associations belge, française et italienne, et les Ceméa s'engagent dans des programmes européens pour promouvoir la mobilité apprenante. En 2019, une réflexion sur la complémentarité entre l'association nationale et les associations territoriales est engagée, soulignant l'importance de la transversalité dans l'organisation des activités internationales. Aujourd'hui, la FICEMEA demeure un espace politique central pour les Ceméa.