Marche mondiale des jeunes pour le climat
Prise de position des Ceméa concernant la journée du 25 mars 2022 où s'est tenu une nouvelle journée mondiale d’action des jeunes pour le climat, à l’initiative du mouvement Fridays for Future lancé par Greta Thunberg.
Une logique implacable
La guerre menée par le gouvernement russe contre l’Ukraine a occulté la sortie du rapport du GIEC sur les effets du changement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Et pourtant loin de les opposer ce constat dramatique relie vertigineusement ces évènements.
S'engager est un toujours un choix
Pour beaucoup de jeunes, cette manifestation a constitué un premier pas d’engagement qui ne peut être réduit à ne pas « être en classe » alors que cela représente bien souvent une première étape dans la construction d’un soi émancipatoire. Il faut saluer aussi l’effort que cela représente de tâtonner à s’organiser collectivement. S’il est relativement aisé en milieu urbain de rejoindre des dynamiques collectives, des lieux de regroupements, c’est un véritable effort que les jeunes issus de mieux ruraux ou péri-urbains doivent fournir pour construire une autonomie de transport et de regroupement. Alors qu’il y a de plus en plus des injonctions à l’engagement, comme si celui-ci pouvait être prescrit, il est essentiel de rappeler que l’engagement ne peut être que choisi.
Se mêler à la lutte, la soutenir
Ces jeunes qui manifestent aujourd’hui sont également celles et ceux qui vont s’engager dans l’animation volontaire pour encadrer des accueils collectifs de mineurs lors des prochaines périodes de vacances. Certains et certaines partiront également en stage de formation Bafa dans les mois qui viennent. Ce sont pour partie des futur·es professionnel·les de l’action éducative, animateurs et animatrices, personnels du travail social, enseignant·es qui vont agir auprès de différents publics dans les années à venir. Cela oblige encore davantage les organisateurs d’ACM, les organismes de formation dont les Ceméa, et plus globalement les mouvements d’éducation populaire et nouvelle à se saisir de ces questions directement dans l’ensemble des lieux collectifs qu’ils mettent en œuvre.
Ce combat pour un avenir planétaire viable n’est pas seulement celui des jeunes. Les constats, les alertes remis en lumière et actualisées par le rapport du GIEC, sont connus depuis longtemps : le rapport Meadows, Les limites de la croissance, a été publié en 1972, il y a 50 ans !
Ces marches des jeunes pour le climat sont le signe d’une jeunesse mesurant son engagement nécessaire. Cette marche est un pas de conscientisation, d’élaboration individuelle et collective. C’est aussi une réponse salutaire d’indignation et de résistance permettant de dépasser une éco-anxiété légitime. Les mouvements d’éducation populaire et d’éducation nouvelle doivent soutenir ces initiatives, et par leur action permettre et favoriser les conditions d’émergence de postures citoyennes engagées dans une transition écologique.