Pour un grand ministère de l’Enfance et une Convention citoyenne : allons enfants !
Les Ceméa, membres du Haut Conseil à la Famille, et d'autres nombreuses organisations appellent à la création d'un ministère dédié à part entière à l'enfance et aussi au lancement d'une Convention citoyenne pour les droits et les causes des enfants face à une situation désastreuse et indigne.
Un contexte des plus alarmants
Malgré des avancées réelles depuis 50 ans dans la protection des enfants dont la reconnaissance de leur individualité propre et de leurs droits, plusieurs rapports et autres enquêtes médiatiques récentes ont suscité de vives émotions dans l’opinion publique face au constat d' insécurité et de danger dans lesquels trop d'enfants vivent au quotidien en France. A cela, se rajoute la situation dégradée de l'aide sociale à l'enfance. Autant d'arguments qui justifient une tribune pour défendre un grand ministère de l’Enfance et une Convention citoyenne.
Face aux constats, ne pas en rester là
La crise gravissime des prises en charge des enfants en danger avait généré le 25 septembre 2024 une mobilisation nationale des professionnel⋅les qui défendent l’essence et l’existence de leur mission de protection des enfants, à l'appel du Collectif des 400000. Il s'agissait de dénoncer le manque de budget et la pénurie de personnel, ('jusqu’à 40 % de vacance dans ce secteur).
Des états des lieux glaçants
Plusieurs rapports, sollicités par des institutions ( Sénat, Assemblée Nationale), ont mis en évidence un état des lieux glaçants. Citons, à titre d'exemple, celui de la CIIVISE, paru en novembre 2023 et intitulé « Violences sexuelles faites aux enfants : on vous croit ». Enorme choc pour l'opinion publique, il pointait le chiffre de 160 000 enfants victimes chaque année de violences sexuelles. 82 préconisations articulées en 4 axes ont conclu ce rapport concernant le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire, la réparation incluant le soin et la prévention des violences sexuelles. Le travail remarquable de cette commission indépendante comme les constats alarmants qu'il a permis de mettre en évidence ne doivent pas rester lettre morte.
Nous pourrions citer d'autres exemples concernant le niveau de pauvreté des enfants, leur nombre toujours plus croissant à la rue, le chiffre exponentiel d'enfants souffrant de troubles psychiques et aussi les milliers de mineur⋅es isolé⋅es sans protection...
L'Etat n'est pas à la hauteur
Face à cette sombre réalité, la réponse publique n’est pas à la hauteur. Les services publics de l’enfance se détériorent dangereusement : la protection de l’enfance connait une crise inédite, l’offre de soins et de prévention décline, la justice pénale des mineur⋅es poursuit son tournant répressif, les logiques de rentabilité contaminent progressivement l’accueil des jeunes enfants, l’accès à l’hébergement et au logement est entravé, et la précarisation et la pénurie de professionnel⋅les touche l’ensemble des secteurs de l'enfance, y compris l’enseignement.
Il est temps d'agir.
Le collectif d'associations qui signe cette tribune à l'initiative d'UNICEF France et du CEP Enfance en appelle donc à une réaction rapide et indispensable.
Tout d'abord par la présence au gouvernement d'un ministère exclusivement dédié à l'enfance et aussi par la lancement d'une grande convention citoyenne en faveur de l’enfance et des générations futures.
Un appel à pétition intitulé Urgences pour la cause des enfants est également paru et les Ceméa invitent leurs militant⋅es, leurs partenaires à la signer.