Les CEMEA ont été parmi les premiers dans les années soixante dix à faire connaître les travaux de recherche sur ces questions de la petite enfance, notamment ceux inspirés par Emmi PIKLER en Hongrie et qui ont été à l’origine de la parution de l’ouvrage devenu depuis une référence : « Loczy ou le maternage insolite » de M. DAVID et G. APPELL.
Les acquis de la recherche sur la petite enfance
Ces travaux considéraient le petit enfant comme une personne à part entière, en devenir certes mais doué de capacités de compréhension, d’émotions et surtout de relations et qui demandait de la part de ceux qui en avaient la charge le plus grand soin et la meilleure des attentions. Les formations qui se sont développées par la suite et depuis cette époque, ont entraîné une véritable révolution dans la manière d’accueillir le tout jeune enfant, d’organiser les espaces collectifs et de penser la question de l’éveil et de l’activité du tout petit. De même, dans l’importance de considérer les parents avec grande attention pour favoriser la coéducation, non dans la rupture mais bien dans le partage et la continuité.
En présence de la presse, de quelques responsables régionaux des CEMEA, de professionnels du secteur de la petite enfance des CEMEA, ainsi que de deux membres du collectif « Pas de bébés à la consigne », collectif dont les CEMEA sont membres, les CEMEA ont rappelé tout cela et confronté leurs points de vue aux réalités locales et à la responsabilité grande des élus sur ces questions.
Dominique BESNARD, Directeur du département des Politiques et Pratiques Sociales des CEMEA a rappelé « combien la qualification et le nombre nécessaire en présence des enfants des professionnels est capital pour permettre un véritable accueil de qualité. Rappeler aussi qu’une conception éducative appuyée sur les travaux et expériences de recherche dans le domaine de la psychologie et de la pédiatrie des bébés, qui promeuvent le « temps nécessaire » au développement de l’enfant et « l’activité libre » de sa motricité, est essentielle et participe de la meilleure des préventions ».
Une déréglementation dangereuse pour la qualité des accueils
Or aujourd’hui les mesures énoncées et annoncées par le gouvernement, mesures qui dérèglementent les modes d’accueil, notamment par un assouplissement du nombre d’enfants accueillis par professionnel et qui dispenseraient les professionnels de formations de qualité, sont des atteintes à toutes ces avancées. De même que l’attribution de la gestion des structures d’accueil à des organismes privés lucratifs, sans contrôle des collectivités peut demain opérer des modifications notoires devant l’égalité des accès à un accueil pour toutes les familles. Si les collectivités font le choix de la délégation de service public, alors ce sont les modes d’accueil gérés par des associations qu’elles doivent privilégier.
Dominique Besnard , a par ailleurs insisté sur le fait que « les petits enfants sont les adolescents de demain et les futurs adultes. La meilleure des préventions et les garanties d’un bon épanouissement pour chacun, commencent dès la toute petite enfance. Et la qualité des modes d’accueil ainsi que la qualification des professionnels sont les gages de cette réussite ».
Les CEMEA, de leur place contribuent à cette conception et continueront à dénoncer les dérives sociales qui sous couvert de modernité, détricotent les acquis de plusieurs décennies.