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Dans leur présentation on lisait : « … Il s’agit là en s’aidant de la contribution d’universitaires –chercheurs, historiens, sociologues, philosophes – et des personnalités et acteurs de terrain de s’intéresser – voire de s’affronter – aux problématiques posées à l’éducation par toutes les diversités de notre société : les différences culturelles, religieuses, sociales, sexuelles …
Se dire ce qu’il en est des différents types de mixités qui coexistent, s’ignorent, rivalisent… dans la France d’aujourd’hui.
En quoi pluralité, multiplicité, hétérogénéité seraient-elles une force et une richesse ? En quoi seraient-elles sources d’incompréhensions, de tensions, de difficultés ?
Quelle adéquation entre les codes, les convenances, les coutumes, les usages des uns et des autres d’une part et la loi commune d’autre part ?
Quel équilibre entre l’acculturation, laquelle serait alors un gain, un progrès et la déculturation qui serait alors une dégradation, une perte, voire un abandon de l’identité et de certaines normes culturelles ?
Ou encore, exemple essentiel, comment réussir le passage de la langue de départ à la langue française, comment s’approprier et maîtriser le rapport au savoir, à l’école, au monde social ? Et plus largement, peut-on oser la réflexion sur les deux logiques : celle des universalistes (des « traditionnalistes » stigmatise-t-on parfois) qui veulent un corps de valeurs propres à l’homme, et celle des (des « communautaristes » stigmatise-t-on parfois) où l’homme est défini par sa communauté, ses racines, ses traditions ?
Alors serait-ce une naïveté, une quête impossible que de vouloir réussir les mixités ?
Peut-on rêver de passer de la méconnaissance à la reconnaissance, du rejet au respect et à l’accueil ?
La première table ronde était intitulée « Les mixités d’hier et d’aujourd’hui – Evolutions historiques et sociales. Quel état des lieux » Elle a réuni Marie RAYNAL, rédactrice en chef de la revue « Diversité – Ville Ecole Intégration » et manuel BOUCHER professeur à l’IDS.
La deuxième : « Les mixités : différences ou inégalités ? Constater des différences signifierait-il accepter les inégalités ? » partait des interventions de Patrick SAVIDAN, président de l’Observatoire des inégalités, d’Aurélie LEFEVRE, intervenante au Conseil général de l’Eure et Serge BACHEROT du Groupe de recherche Violences et genre des CEMEA.
La troisième a été nourrie des apports de Jonathan LEVY psychopédagogue et formateur vice président de l’Association Française Janusz KORCZAK.
Nous avons demandé à Jean FRANCOIS Professeur de Lettres honoraire intervenant du département « Politiques et pratiques éducatives » des CEMEA qui a conçu et animé ces tables rondes quel était son regard sur ces rencontres de novembre et ce que, quelques mois après, il en retenait. Deux autres contributions prolongent la réflexion en apportant chacune une analyse originale. Il s’agit d’un article de Carine Guérandel maitre de conférence en sociologie à Lille3 sur la compréhension du rôle des éducateurs sportifs dans les processus de socialisation sexuée à l’œuvre dans un contexte sportif à destination des jeunes des quartiers populaires urbains ; et d’un article de Rémi Bonasio directeur du groupe scolaire Calas Dupont à Toulouse et acteur d’un projet porteur des principes de l’éducation nouvelle dans le cadre du service public et dans un contexte de mixité sociale.
Jac Manceau