Pour sa troisième édition, le Festival du film
d’éducation, qui a fait
escale à Lifou du 19 au
21 juin, a abordé le thème
de l’enfermement dans les
murs, dans la maladie, dans
le regard des autres, dans
un système de pensée
« C’est un thème d’actualité,
avec ce projet de nouveau
centre pénitencier, explique
Jean Philippe Tjibaou, secrétaire de l’association Ceméa
(Centres d’entraînement aux
méthodes d’éducation
active) Pwara Waro. Les projections
sont l’occasion de
partager sur des thèmes
d’éducation. Plutôt que de
faire des réunions, ce sont les
interventions lors des débats
qui alimentent la réflexion. On
écoute les positionnements...Le projet traduit le besoin de
la population de s’exprimer
sur ces questions d’éducation » . Un avis partagé par le
président de I’UGPE, Richard
Sio
« Les projections amènent
un mode de réflexion autonome.
Notre préoccupation est d’enclencher
les réflexions chez les
parents, pour trouver des
solutions.
A Kejenyï, la projection du
film documentaire Article 43,
une plongée dans l’univers
carcéral des condamnés à
de longues peines, avec la
question de la préparation
de leur réinsertion dans la
société, a suscité de nombreux échanges autour de
l’éducation. « On nous interdit
l’astiquage, mais le résultat,
c’est que c’est la prison
qui le remplace, mais sans le
rituel et le côté éducatif de la
sanction Et nous, on sert à
quoi maintenant ? La société
ne propose que l’enferment
comme solution. Quelle
image ensuite, pour celui qui
sort de prison ? « Dans la
société occidentale, aller en
prison a un aspect dégradant,
alors que pour nous, c’est
plus un rituel pour marquer
une faute ». Au collège de
Havila, mercredi soir, le documentaire Au tribunal de l’enfance a réuni adultes et collégiens.
De quoi nourrir la
réflexion entre les générations. Ce documentaire, projeté
le mardi 26 juin au centre
culturel du Mont Dore, mettra
un terme à la tournée du festival.
De notre correspondante, Angélique Rouquié