Merci à l’ensemble de ces membres...
"Le Libraire de Belfast " a obtenu le Grand prix à l’unanimité des 6 membres du Jury, autrement dit un grand coup de coeur collectif pour ce documentaire d’Alessandra Celesia.
54 minutes de bonheur pur où "l’éducation ", rayonne de manière lumineuse voire contagieuse sans tomber dans le pédagogisme.
Ni intello, ni moralisateur, le libraire de Belfast est un véritable passeur transgénérationnel qui permet à chacun d’être habité et nourri par son imaginaire. Il le dit lui même dans le film : " il ne faut pas priver les hommes de leurs rêves".
Il s’y construit un véritable arche de Noé, ilot de résistance où chacun ou chacune, jeune ou moins jeune , rappeur, punk ou serveuse peut non seulement se retrouver mais aussi se (re)construire dans un Belfast abimé par sa violente histoire.
Son rayonnement dépasse les acteurs et vient toucher les spectateurs grâce à une écriture et une mise en scène où tout est maitrisé et mis au service du propos. Tout est juste. Rien n’est pompeux.
" On ne se souvient pas des gens pour les monuments qu’ils ont laissés, mais pour les liens qu’’ils ont tissés avec les autres " :
Le Libraire de Belfast fait partie de ceux là.
Malin ! le film l’est assurément qui a reçu le Prix spécial du Jury.
Malin d’abord, d’avoir considéré que l’éducation est aussi à double sens : le jeune Jérome qui bénéficie des conseils de son ami plus âgé Patrick aura sur lui une influence qui changera radicalement sa vie.
Malin ensuite, d’avoir choisi le métro (espace commun et en mouvement) comme lieu d’échanges intimes entre les deux personnages.
Malin enfin de savoir nous rappeler que le hors champ peut dans un film être aussi important que ce que l’on voit à l’écran.
Et bien sur, qualité des dialogues, des comédiens et de la prise de vue. Autrement dit un film court qui en dit long.
Le Jeune Homme et la mort
Le jury a voulu saluer une démarche qui, avec des moyens très modestes, est une vraie démarche de cinéma. Le
film nous confirme que, avec des moyens très simples, chacun d’entre nous peut "faire du cinéma".
Samuel Poisson-Quinton utilise sa caméra un peu comme un stylo, mais utilise aussi son stylo pour que ses mots
fassent résonner ses images, les creusent, les révèlent.
En allant filmer sa grand-mère et ces vieilles personnes, il a su trouver comme on dit la "bonne distance", un subtil
dosage entre la proximité, l’empathie, et le décalage, l’incommunicabilité rendue plus douce grâce à un humour
bienveillant.
Au final, les membres du jury ont considéré que "Le jeune homme et la mort" était un film touchant. En évitant le pathos de ces personnes en fin de vie, en assumant une forme de poésie un peu naïve mais qui, "l’air de
rien" mène une vraie réflexion, il nous donne à voir, à penser, l’angoisse du temps qui passe, l’enfance enfuie, la
vieillesse inexorable et la question ultime de la mort.
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