EDITORIAL
Par Roland Berthilier, Président
L’année 2012 se termine dans quelques jours, c’est une année de bouleversements, une année de changement,
une année de doutes.
Année de bouleversements et de changement d’abord parce qu’elle a connu l’élection d’un nouveau Président de la
République, d’une nouvelle majorité et d’un nouveau gouvernement. L’Economie Sociale et Solidaire n’avait jamais été
autant mise en avant notamment avec la nomination d’un ministre dédié. L’Ecole de la République n’est pas non plus
exonérée de ces bouleversements avec pour la première fois depuis longtemps un plan de recrutement des personnels
de l’éducation, le rétablissement d’une formation pour les enseignants et une loi d’orientation et de programmation.
La laïcité n’est plus considérée comme une opinion comme les autres mais comme un principe, un état de fait, par nos
gouvernants.
La crise économique fait pourtant encore beaucoup de dégâts en France comme en Europe : le chômage augmente, les
plans sociaux se succèdent, la crise sociale est bien là, et la situation des hauts fourneaux de Florange interroge la capacité
de la puissance publique à intervenir sur les politiques économiques. Si le doute s’installe, il est pourtant maintenant
démontré que la crise actuelle est née de l’impasse du système capitaliste libéral où seul compte l’immédiateté de la
rentabilité et le profit pour quelques-uns. Plus que jamais, il faut promouvoir un autre modèle économique.
L’ESPER a fait le choix de peser dans les débats préélectoraux mais continue à porter son projet : celui d’un système
économique juste, solidaire et démocratique. Elle est devenue au cours de l’année qui s’achève un interlocuteur crédible
pour les pouvoirs publics. La présence de deux ministres qui prévoient de signer un accord-cadre pour l’éducation à
l’ESS avec L’ESPER lors du salon de l’éducation en témoigne. Cela implique responsabilité et ambition.
Les organisations membres de L’ESPER ont fait le choix de se rassembler au salon de l’éducation, autour de ce que l’on
a appelé la place du village de L’ESPER. Ce choix marque cette forme de responsabilité collective, cette affirmation
d’une unité, il traduit symboliquement la volonté de mettre en oeuvre une coordination redynamisée, large, porteuse
d’ambitions renouvelées. C’était le choix qu’avaient fait les organisations qui ont créé L’ESPER après la dissolution du
CCOMCEN : un lieu d’échanges et d’appartenance à des valeurs communes. Le salon de l’éducation a été un moment
politique et institutionnel fort qui a contribué à marquer une étape supplémentaire dans la construction de L’ESPER.
Les chantiers à venir sont importants, que ce soit la définition d’une loi-cadre et de soutien à l’ESS, ou encore le
débat parlementaire qui va s’ouvrir autour de la refondation de l’Ecole de la République, c’est avec le même esprit de
rassemblement sur des valeurs communes que nous devons aborder les échanges qui vont se poursuivre. Cet esprit
de rassemblement est d’autant plus important que les lobbys et les intérêts particuliers n’hésitent pas à faire pression
partout pour au mieux limiter l’ampleur du changement ou l’entraver : l’actualité n’a de cesse de le démontrer.
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