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- Départ en vacances
Cette réforme articule et met en tension les différents temps sociaux dont l’un d’entre eux
ne bénéficie pas aujourd’hui, de toute l’ambition politique qui devrait lui être apportée.
Le temps libre, les temps libérés, les temps de vacances et de loisirs sont absents de
la politique actuelle du gouvernement.
Les Ceméa ont toujours porté des conceptions éducatives qui combattent les dérives
consuméristes, les logiques qui font des participants une clientèle. Ils privilégient des
pratiques fondées sur l’émancipation des personnes, leur responsabilisation, leur
apprentissage du vivre ensemble, pour mener le combat de la reconnaissance de
l’éducation non formelle.
En 1988 nous organisions « 2010 l’Odyssée des loisirs » en complicité avec Joffre
Dumazedier, en 2004, les journées d’étude sur les « Temps libérés » avaient permis à des
chercheurs comme Jean Viard ou André Rauch, de valider ce combat pour un droit aux
vacances et aux loisirs pour tous, contre les inégalités et les exclusions grandissantes.Le
droit au départ en vacances, à la mobilité choisie pour découvrir l’ailleurs et s’ouvrir aux
autres sont des utopies qu’il nous faut rendre concrètes pour tous.
« Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la
Vie associative a annoncé l’ouverture d’un grand chantier visant à faire évoluer le secteur
des colonies de vacances à but non lucratif et à le conforter dans sa mission principale :
permettre à tous de partir en vacances collectives. »
Chiche, devrions-nous dire, parce que les Ceméa soutiennent cette décision.
L’analyse des raisons qui conduisent à la baisse de fréquentation ne doit pas conduire pour
autant à une vision minimaliste et quelque peu nostalgique des colos.
Ce sont celles de demain qu’il faut inventer !
C’est un regard politique et une ambition philosophique qui doivent conduire ces travaux.
Nous contribuerons à la définition de ce projet de label. Pour des colos, mais aussi des
accueils de loisirs, ancrés dans leurs milieux, qui contribuent chacun, dans leurs identités
propres et complémentaires, au véritable brassage social, qui permettent une vie
collective de qualité et une réelle découverte de l’ici et l’ailleurs.
Nous porterons sans relâche, au nom de la dimension éducative des accueils collectifs de
mineurs, la question du volontariat dans l’animation. Loin de la caricature actuelle,
dérogatoire au droit du travail. Loin de tout glissement vers la précarisation. Loin encore
de la tenace illusion du « bassin d’emploi ». Un vrai projet politique qui doit donner la possibilité
à des milliers de personnes de prendre des responsabilités éducatives et citoyennes
sur un temps donné, dans un cadre reconnu et porté au plan européen !
Et bonne année !