Article paru dans l’hebdomadaire " Le Pays D’Auge" du 29 Mars 2013.
"Le problème n’est pas le Web
mais son utilisation", affirme
Thomas, l’un des deux intervenants
de la CEMEA (Centre
d’Entraînement aux Méthodes
d’Éducation Active).
Ce mardi, ils réalisent une
conférence auprès des 250 élèves
de secondes du lycée générale
et technologique Paul
Cornu. Orchestrée par le
conseil Régional, cette opération
de sensibilisation est une
première dans l’établissement.
Répartis par groupe de quinze,
les élèves reçoivent des conseils
et autres astuces pour ne pas se
laisser piéger par ce monde virtuel.
La première partie de cette
intervention est d’ordre théorique,
la seconde de nature pratique.
Pour cette deuxième phase
de l’opération, les élèves sont
questionnés, en premier lieu,
sur le fonctionnement de Facebook
: comment supprimer son
compte ? Comment gérer ses
paramètres de confidentialité ?
"Les jeunes pensent être calés sur
les réseaux sociaux, mais ce n’est qu’une impression" assure Thomas.
Car lorsque les deux intervenants
leur prouvent que toutes
leurs données sont référencées
dans divers moteurs de recherche,
c’est le choc : "Quoi ?
Ma photo de prof il apparaît dans
google image. Mais je ne veux pas
moi /".
L’intervenant constate également
un autre phénomène : les
jeunes se désintéressent de Facebook
pour se diriger vers des
applications "photos" comme
Instagram ou Tumblr. "Cela simple d’utilisation et aucune
prise de recul. Une photo, une
phrase et ça apparaît sur internet".
Le harcèlement via
les réseaux sociaux
Un phénomène qui n’est pas
nouveau pour le proviseur adjoint
du lycée Paul Cornu. "En
2008, nous avons eu un jeune
qui, via les réseaux sociaux, insultait
ses profs. Résultat : il est
passé en conseil de discipline et a
écopé d’une exclusion avec sursis".
Les élèves peuvent aussi
être les victimes :
"parfois les jeunes entre eux
s’insultent notamment sur Facebook,
et lorsque cela devient trop
violent on conseille aux parents
de porter plainte".
À l’heure où les jeunes tendent
vers une génération "écran
total", la question est, comme le
souligne Thomas, de savoir gérer
en bonne et due forme les
éléments techniques du Web.
Éloïse AUBÉ