Ce n’est que du théâtre. Mais l’histoire est inspirée de faits réels Un collégien jambes étendues sur le siège du car scolaire, réclame 5 € à un camarade. Condition nécessaire pour qu’il puisse s’asseoir à côte de lui Dans le car le ton monte avant que le conducteur n’intervienne pour calmer tout le monde. Des élèves de 5e du collège Olympe-de-Gouges et leurs homologues du collège du Sacré-Cœur ont choisi le théâtre pour tenter d’enrayer les incivilités dans les transports scolaires Une opération de sensibilisation menée avec le Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Cemea) mais également les chauffeurs.
Deux jeunes collégiens évincés du car pendant deux mois
Depuis le début de l’année, dans les cars, la tension y est parfois palpable « II y a des dégradations du racket Cela peut vite dégénérer en bagarre », décrit Evelyne Besseau. Conductrice sur la ligne Rouans-Samte-Pazanne, elle commence sa tournée chaque matin à 6 h 55 « Il m’a déjà fallu beaucoup de temps pour leur faire comprendre qu’ils doivent mettre leur gilet jaune. Je ne me suis jamais sentie en danger, mais parfois on est obligé de monter le ton »
Prévention
Bernard Monlleau, président de Cœur de Retz, en charge des transports scolaires, a déjà dû prendre des mesures et « évincer deux jeunes pendant deux mois qui avaient un comportement agressif ». Apres les sanctions, place à la prévention L’enjeu est de taille.
À Samte-Pazanne, le collège public accueille 680 élèves. Ils sont 480 au Sacré-Cœur. Et 70 % d’entre eux se rendent en cours en car « Certains y passent plus d’une heure par jour. Des collégiens arrivent avec la boule au ventre. Ce n’est pas normal. Le car doit être considéré comme un espace de vie sociale », souligne Yvan Thery, principal du collège Olympe de Gouges. Cette expérience fera l’objet d’un suivi. L’objectif étant de la prolonger chaque année.
Nicolas Aufauvre