Harcèlement à l'école, les Ceméa en parlent

Le harcèlement est un phénomène de société qui existe également au niveau des adultes et qui dépasse largement les murs de l'école. Pour autant, l'école est un espace de socialisation au sein duquel les stéréotypes de genre et la reproduction des rôles sociaux s'ancrent lorsqu'une action spécifique n'est pas conduite par une équipe d'adultes sensibilisés et formés à ces questions. La déconstruction des mécanismes de discrimination et des inégalités au sein des établissements scolaires devient alors une nécessité. L’école doit être un lieu de changement social où de nouveaux modèles de comportements plus respectueux peuvent et doivent se construire. La prise en compte des identités multiples, la lutte contre tout comportement discriminant, la transmission des valeurs d’égalité entre tous et toutes, sont autant d'enjeux que l'école doit prendre à bras le corps en son sein mais aussi avec l'ensemble des éducateur⋅rices des différents temps de l'enfant, du jeune.

““100% prévention, 100% détection, 100% solutions” : Ce sont les maîtres mots de la nouvelle feuille de route présentée par le gouvernement. 

• « prévenir » par la formation de l’ensemble des personnels de l’éducation et la sensibilisation systématique des jeunes et des parents.

• « détecter », en faisant du 3018, l’unique numéro pour alerter sur des situations de harcèlement, et par la mise en place d’un questionnaire anonyme d’auto-évaluation du CE2 à la 3ème permettant de détecter des situations de harcèlement dans les établissements.

• trouver des « solutions » lorsqu’un⋅e élève harceleur⋅se est repéré⋅e

Les Ceméa soutiennent la volonté du gouvernement de former les adultes des établissements scolaires, mais regrettent la proposition de ne faire que de simples interventions de sensibilisation « one shot » auprès des jeunes. Ce type d'actions ne représente rien de bien nouveau. Elles devraient être installées dans la durée, dans le temps et non pas sur un créneau de 2h calé ici ou là, en fonction des emplois du temps. Pour le reste, les Ceméa rejoignent l'analyse des auteurs de la tribune et déplorent qu'aucune proposition en lien avec le pédagogique, le quotidien de la classe, de la vie d'élève, du vivre ensemble, du faire ensemble, n'apparaisse dans les pistes proposées.

Le développement d’une approche globale de l’éducation à l’égalité, à la non discrimination et à la non violence (physique, verbale ou en ligne), sont des enjeux importants et les CEMEA agissent depuis plusieurs années directement auprès des jeunes dans et hors de l’école :

• Par la mise en place d’actions de prévention, de sensibilisation, afin qu’ils soient en capacité d’agir face à des situations de discriminations, et d'adopter un comportement plus raisonné en ligne.
• Par la mise en place de débats citoyens, sur les thématiques de genre, sexisme, haine en ligne, égalité femme/homme,…
• Par la « fabrique d’outils de prévention », en réalisant collectivement des podcasts, en animant des webtvs, en leur faisant rédiger des articles de presse, ou en encore en leur faisant réaliser des courts-métrages ou des affiches,…

Les CEMEA agissent également auprès des adultes :

• Par la formation des professionnel⋅les de l’éducation, afin qu’ils et elles soient en capacité de prévenir, détecter et agir face à des situations de harcèlement, discriminations.
• Par la mise en place d’outils leur permettant de s’autoformer et d'accompagner les victimes de harcèlement, mais aussi les harceleur⋅ses.
• Par la mise en place de Café-parents, ciné-débats sur les thématiques du harcèlement et des discriminations.