Retour sur les Rencontres de l'Éducation nouvelle 2023
Situé sur le plateau de la commune d’Ancelle (05), à 1290 m d’altitude, le centre de vacances de la Martégale a accueilli, pour leur édition 2023, les Rencontres de l'Éducation nouvelle (REN) des Ceméa.
"Fait main, fait Maison"
Tel a été le fil rouge de ce moment fort de rencontres et d'échanges des militant·es des Ceméa. Ils n'étaient pas moins de 180 réuni·es à Ancelle pour se former, réfléchir à plusieurs, profiter les un·es des autres, se ressourcer et contribuer à faire vivre et à faire grandir le projet d'Éducation nouvelle des Ceméa.
L'activité, pas l'activisme !
Penser et réfléchir l’Éducation nouvelle mais aussi tenter de la vivre tout au long de ces cinq journées à travers les quatre lieux permanents d’activité.
Menés par des militant·es, pour les militant·es, ces lieux d'activités ont donné l'occasion de découvrir, d'apprendre, d'approfondir, voire de se perfectionner autour de la couture, des medias, des activités plastiques et graphiques ou encore de l'activité manuelle, technique et scientifique.
Ces propositions se sont articulées tout au long des rencontres en complément, voire parfois en interaction avec le contenu des stages en respectant le rythme de vie de toutes et tous, en prenant le temps car « l’activité n’est pas l’activisme »…
Les 5 stages proposés lors de ces rencontres 2023
Des stages élaborées pour accompagner les nouveaux militants et militantes salarié·es ou non qui rejoignent les Ceméa continuellement, mais également pour renforcer et approfondir les connaissances et compétences des formatrices et formateurs déjà aguerri·es. Tout cela s'inscrivant dans un parcours pour accompagner et transmettre le projet de l’éducation nouvelle que portent les Ceméa. Un parcours sur plusieurs années : que ce soit pour découvrir l’Éducation nouvelle, approfondir la question de l’agir, se former à la direction de stage, aux questions de laïcité ou à une pratique d’activité comme les jeux traditionnels et sportifs.
Un séminaire sur la gouvernance
Ce séminaire s’inscrivait dans un processus de réflexion interne, démarré lors du congrès de Poitiers en 2021 et devant aboutir à l'Assemblée Générale de juin 2024. Ce temps de travail a permis aux participant⋅es de s’interroger, d'analyser le propre fonctionnement des Ceméa, d'en identifier les forces et les faiblesses avec l'objectif de dégager des nouveaux engagements et des évolutions.
Une conférence de Nicolas Sadoul, directeur du Camp des Milles
Les idées des extrêmes droites s’appuient sur des réflexes identitaires et des mécanismes de construction des discriminations qu’il est utile et important de comprendre. Nicolas Sadoul, directeur du Camp des Milles, a tenté de répondre au regard d’exemples historiques à un certain nombre de questions: quels sont les mécanismes qui doivent alerter ? Comment résister et agir pour empêcher et/ou contrer la montée des extrémismes, du racisme, de l’antisémitisme, des discriminations...
Il a rappelé que le travail mené dans le cadre du lieu mémorial qu'est Le camp des milles n’a de sens que s’il ne s’arrête pas aux grilles du-dit camp. L'éducation populaire doit jouer son rôle de construction d’une citoyenneté active capable de créer et d’accompagner la réflexion à la complexité, de susciter des situations de rencontres et de dénouer des mécanismes qui, on le sait maintenant, peuvent conduire au pire.
Continuer la réflexion sur l'universalisme
À partir du travail mené lors du congrès de Poitiers, un temps de réflexion sur la notion d’Universalisme a tenté de répondre aux questions: Universel ? Commun ? Singulier ? Que signifient, et que sous-tendent, ces termes ? Dans un contexte de montée de l’individualisme, mais aussi des exclusions, comment se positionner lorsque l’on mène des actions collectives, animations, stages... ?
Un temps pour appréhender concepts et enjeux, s’outiller pour être mieux à même de se positionner dans l’ensemble des actions d’accueil et d’animation de groupes.
Des propos combatifs en clôture
En clôture de ces 5 journées, Jean-Baptiste Clerico, directeur général des Ceméa a cité Gisèle de Failly, co-fondatrice historique du mouvement: « il n’y a qu’une éducation, elle est de tous les instants, elle s’adresse à toutes et tous » pour souligner le fait que le combat pour la reconnaissance de ce premier principe est encore à poursuivre.
Il a invité les militant⋅es présent⋅es à continuer à être actifs et actives dans leurs territoires, à se retrouver en réseau pour échanger, penser la société de demain, la faire évoluer et agir ensemble. Un programme chargé certes, ambitieux toujours !