Evolution de la structure associative
Après le congrès de Poitiers en 2021 où le réseau a engagé une réflexion sur l’évolution de la démocratie interne de l’Association, il a été nécessaire de faire le point sur 85 ans d'Histoire. Jean-Marie Michel, membre de l’équipe de direction nationale durant 10 ans de 1979 à 1989, puis directeur général de 1989 à 1998 est interviewé par Laurent Verdière, actuel directeur générale adjoint.
De congrès en Assemblées Générales Extraordinaires
La structure associative des Ceméa a évolué au cours de son Histoire et il était essentiel qu'en 2022, pour ouvrir son Séminaire de travail sur la Démocratie Interne, le réseau se réapproprie les temps forts du passé.
De la création à 1984
- Au Congrès d’Avignon en 1965, l’un des thèmes des débats porte sur ce sujet de la démocratie mais il est surtout centré sur l’expression de la parole des stagiaires dans les stages et, juste avant 1968, se développent fortement des pratiques d’association des stagiaires à la conduite des stages... mais rien sur les structures de l’association.
- Au Congrès de Toulouse en 1978, les débats portent surtout sur les pouvoirs et la place des permanent·es et des non permanent·es dans la gouvernance des délégations et de la délégation générale.
- C’est au Congrès de Clermont-Ferrand en 1984 que deux orientations importantes qui vont transformer les Ceméa, sont prises : la diversification des actions de formation qui donnera lieu à la création d’une direction à la formation professionnelle et la structuration de l’association.
Comment étaient organisés les Ceméa avant cette décision de 1984 ?
Les Ceméa étaient déclarés en Association Nationale (AN) avec 27 délégations régionales, pour l’essentiel en lien avec les académies, sur tout le territoire. Un délégué régional exerçait le pouvoir de direction dans la région, mais la gestion du personnel et la gestion financière étaient assurées par la délégation générale. Ici et là, il y avait bien des Comités régionaux, des réunions de responsables de stage … qui soutenaient l’action du délégué régional mais rien d’institutionnalisé.
Le délégué régional était nommé par le Conseil d’Administration (CA) national après avis du Comité national (le Comité de Direction d’aujourd’hui).
La décentralisation
Au Congrès de 1984, des groupes de travail sont mis en place pour aboutir à des propositions concrètes sur les structures à l’Assemblée Générale (AG) de 1985.
Trois raisons ont conduit aux transformations importantes de 1985 :
- La raison première est liée à la transformation du fonctionnement de l’État français et aux lois de décentralisation. Il y avait nécessité d’adapter et de donner aux Ceméa des structures pouvant dialoguer et être reconnus par les niveaux régionaux pour obtenir des financements.
- La seconde raison était que le fonctionnement institutionnel des Ceméa évoluant, il était affirmé la volonté de donner davantage de pouvoir, et un pouvoir institué, aux militant·es, leur donnant l’initiative d’actions, de présence et de représentation politique et pédagogique au niveau local.
- La troisième raison est qu’il est apparu, dans le même temps, que les structures de gestion, centralisées, ne permettant pas d’agir assez rapidement et qu’il fallait rapprocher les pouvoirs de gestion financière du pouvoir institutionnel local. Cette gestion centralisée créait des inégalités importantes entre les délégations régionales, certaines pratiquant une gestion un peu laxiste en espérant voir les déficits comblés par les délégations excédentaires et la délégation générale. Cette situation a même conduit le CA du 4 juin 1985, avant même les décisions finales sur la restructuration, a approuvé un plan de redressement économique proposé par le Comité national, comprenant des mesures de désinvestissement de 5 propriétés, et des mesures de réduction d’effectifs portant sur 45 emplois (premières mesures de licenciement pour les Ceméa).
Plusieurs principes sont affirmés lors de l'AGE du 4 décembre 1985 et il est décidé la mise en oeuvre d'un certain nombre d'actions à compter du 1er janvier 1986.
1990 : Engagement d'une étude
En juin 1990, après avoir traversé une période difficile de gestion en grave déséquilibre et de difficultés extrêmes de trésorerie en janvier 1990 (8 MF de déficit, des désinvestissements importants) il est apparu indispensable d’engager une étude sur la structuration et les modes d’organisation du travail aux Ceméa devant déboucher à la fin de l’année 1990. Il était clair que nous devions aller vers un renforcement de l’autonomie des AT et des responsabilités qu’elles exerçaient dans les différents domaines et une réorganisation de l’AN.
La direction de l’époque fait appel à une société de conseil qui réalise une expertise de la situation et suggère des solutions pour faire face aux difficultés.
Cette démarche aboutit à une AGE réunie en séance extraordinaire le 28 novembre 1990 pour la présentation des projets de restructuration de l’association permettant d’engager un double mouvement avec quelques principes directeurs. Vous pouvez retrouver tous les détails dans l'interview intégrale en vidéo :