1944 à 1969 : Développement des Ceméa et montée en puissance des activités

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Après la période de l’occupation et leur dissolution sous le Régime de Vichy (1er juin 1944), les Ceméa retrouvent des conditions plus favorables à leur développement. La création d’une direction générale de la jeunesse et des sports leur permet d’obtenir les moyens matériels nécessaires à l’amplification de leur action. La direction générale de l’enseignement du 1er degré met à leur disposition des instituteurs et institutrices (1951). De 1945 à 1955, le nombre de stages et regroupements organisés annuellement passe de 120 à 551, le nombre de participant·es à ces diverses activités passe de 3 600 à 26 584. En 1955, 324 stages reçoivent 15 458 stagiaires et en 1968, 600 stages réunissent près de 30 000 personnes.

Les Centres d’entraînement bénéficient aussi de la confiance du monde ouvrier (syndicats, municipalités progressistes, mouvements de jeunesse, tels les Vaillants) qui, au lendemain de la Libération, se trouvent confrontés à un besoin urgent de personnels capables d’encadrer des groupes d’enfants et de jeunes.

Outre la formation de cadres de colonies de vacances se développe la formation d’autres publics, enseignan·es et équipes pédagogiques, équipes de santé mentale, éducateur·rices spécialisés et directeur·rices d’établissements pour l’enfance inadaptée, animateur·rices et responsables d’animation socio-éducative, directeur·rices et gestionnaires d’équipements socio-éducatifs, candidat·es au service civique et assistant·es techniques pour le Ministère de la Coopération.

L’idée de stages de formation pour les infirmiers et infirmières psychiatriques naît de la rencontre, en 1946, du docteur Daumezon, alors secrétaire général du syndicat des médecins des hôpitaux psychiatriques, et de Germaine le Hénaff-Le Guillant, militante aux Ceméa, et la même année, première rédactrice en chef de la revue Vers l’Éducation Nouvelle (VEN). Très vite un groupe constitué d’instructeur·rices des Centres d’entraînement, de médecins et d’infirmiers psychiatriques s’implique dans les activités de formation pour les équipes soignantes.

Les Ceméa s’engagent aussi dans le développement culturel, pour une culture ouverte à tous, et, à la demande de Jean Vilar, dans l’accompagnement des publics.

Parallèlement à ce développement des activités, leur action continue à s’étendre sur le territoire français, avec la création de nouvelles délégations régionales, ainsi qu’à l’étranger et dans les territoires d’Outre-mer. À partir de 1946, certains stages et colloques ont lieu à l’étranger et des associations autonomes et indépendantes sont créées dans différents pays, s’unissant, en 1954 en une Fédération internationale des Ceméa (Ficeméa), admise par l’Unesco à bénéficier du statut d’Organisation Non Gouvernementale (ONG), en 1964.

La diffusion des idées, des savoirs et des savoir-faire se concrétise dans l’édition de revues et d’ouvrages : la revue Vers l’Éducation Nouvelle et les Éditions du Scarabée en 1946, la revue du secteur « Santé mentale », Vie Sociale et Traitements, en 1954, le bulletin des membres actifs, Instructeurs, en 1957. Belles vacances, fruit de la réunion de cinq associations d’Éducation populaire, voit le jour en 1956.

Ce foisonnement d’actions à tous les niveaux permet à Bénigno Cacérès d’écrire en 1975 :
« Aujourd’hui, en France, un adulte sur trente a été touché par les Ceméa »

éléments de chronologie (suite)

Chronologie (suite) :

1944 : Le 1er septembre, Henri Laborde est élu délégué général lors de l’assemblée constitutive des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Ceméa) (déclaration le 20/09/44).

1945 : 1er stage sur l’Éducation nouvelle au CIEP de Sèvres qui venait d’être créé.
Gustave Monod, directeur de l’enseignement du second degré, charge les Ceméa de la formation des maîtres d’internat (de 1945 à 1955, 123 stages recevront 7 379 stagiaires).
350 000 enfants en colonies de vacances.

1946 : 1er stage de normaliens (officialisé par le Ministère de l’Éducation nationale par la circulaire du 9 mai 1949).

1947 : Création de la Nouvelle école de Boulogne sur Seine, expérience qui, jusqu’en 1956, permettra de mettre en pratique dans une école publique les principes de l’Éducation nouvelle défendus par les Centre d’entraînement (« L’Éducation nouvelle à l’école », Aymée Niox-Chateau et Blanche Harvaux in Ceméa publications).

1948 : Création du Théâtre de la Clairière (association agréée par le Ministère de l’Éducation nationale en 1953).
1er stage pour les éducateurs de maisons d’enfants.
880 000 enfants en colonies de vacances.

1949 : Création des diplômes d’État de moniteurs et de directeurs de colonies de vacances (arrêté du 5 février).
1er stage pour les infirmiers des hôpitaux psychiatriques (entre 1949 et 1974, 5 947 stagiaires en France et 1 515 à l’étranger suivront un stage).

1952 : Les Ceméa sont seuls habilités à recevoir les élèves des Écoles normales pendant leur scolarité dans un stage obligatoire de colonies de vacances (circulaire du 8 avril).
Le TNP offre une représentation exceptionnelle du Cid à 1800 militants des Ceméa.

1954 : Création de la Fédération Internationale des Ceméa (Ficémea).

1955 : Création avec Jean Vilar des Rencontres internationales de jeunes du Festival d’Avignon.
1 036 000 enfants en colonies de vacances.

1957 : Premier Congrès à Caen à l’occasion du XXe anniversaire de la création des Ceméa pendant lequel Gisèle de Failly prononce les Principes qui guident notre action.

1962 : Après 17 ans passés principalement à la formation des cadres des centres de vacances, la délégation régionale des Ceméa installée en Algérie se retire en juillet 1962.Une nouvelle équipe présidée par M.FARES crée l’Association Algérienne des Ceméa qui adhère à la FICEMEA.

1965 : Congrès d’Avignon.
Devant l’accroissement des relations et échanges internationaux, une structure de coordination est créée, la Délégation à la coopération internationale.
1966 Reconnaissance d’utilité publique de l’association (décret du 22 juillet).

1967 : Décès d’Henri Laborde, délégué général. Gisèle de Failly est nommée déléguée générale (jusqu’en 1969).
1 318 086 enfants en colonie de vacances.

1969 : Denis Bordat est élu délégué général.
Premières Journées de théâtre pour les jeunes spectateurs au festival d’Avignon.