nouveaux programmes de l’école primaire qui, au prétexte de renforcer les « apprentissages fondamentaux », font de l’élève une « machine à exercices » et privent les enfants défavorisés de l’accès à la signification des tâches et de la culture scolaires…
disparition programmée des RASED qui pouvaient apporter aux élèves en grande difficulté des aides adaptées…
suppression des cours le samedi matin au détriment des équilibres de vie des enfants…
mise en place d’évaluations systématiques, sans justification pédagogique, simplement pour fournir des indicateurs à des parents réduits au statut de « clients »…
disparition progressive de la carte scolaire avec la promesse aux familles qu’elles pourront choisir l’école de leurs enfants alors qu’en réalité, ce sont les écoles qui choisiront leurs élèves, creusant ainsi les inégalités…
suppression des aides aux initiatives artistiques et culturelles alors qu’il faudrait, au contraire, les renforcer pour compenser le crétinisme de la télévision et lutter contre la sidération par les jeux vidéos…
disparition de toute véritable formation professionnelle en alternance pour des enseignants condamnés désormais à osciller entre la répression et la dépression…
abandon de toute ambition pour les collèges laissés en jachère alors que beaucoup d’entre eux sont au bord de l’explosion…
traitement méprisant des mouvements d’Éducation populaire et pédagogiques dont certains sont gravement menacés dans leur rôle d’appui à l’institution scolaire…
Ces mesures nous sont présentées comme des « réformes », mais je me
refuse, pour ma part, à les nommer ainsi.
D’une part, parce que cela sous-entendrait qu’il s’agit de « transformations nécessaires » et que ceux qui s’y opposent sont des conservateurs.
D’autre part, parce que l’idéologie dominante et la rhétorique gouvernementale présentent toujours ces « réformes » comme inévitables : « Il n’y a pas d’autre solution si nous voulons… que nos enfants sachent lire… qu’on ne gaspille pas nos impôts… que nous tenions notre place dans le monde… etc. ».
Or, en réalité, il y a toujours d’autres solutions. Et le rôle des politiques, c’est justement de présenter des scénarios en indiquant les chances et les risques qu’ils comportent, de les référer aux finalités envisagées et aux moyens mobilisables.
Télécharger l’ensemble de l’intervention de Philippe Meirieu, faite dans le cadre de l’appel des appels.
Voir aussi les infos sur l’appel des appels