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    Jacques Ladsous

    Lorsqu’une action commence à se déliter,
    on a toujours besoin d’en retrouver les
    bases, et de retracer son chemin. C’était
    l’objet de cette journée d’étude, « Les
    fondements idéologiques du travail social »,
    proposée par l’ITSRA 1, à Clermont-Ferrand,
    le 18 avril 2013, sous la responsabilité de
    Lilian Gravière, à propos de l’action sociale.
    Professionnels et futurs professionnels se
    sont retrouvés pour remettre en place
    quelques jalons, et par conséquent transmettre
    les principales valeurs qui ont permis
    l’évolution et le développement de l’action
    sociale.


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    Excusez-moi si j’insiste sur ce terme, c’est
    l’aboutissement d’une longue marche qui
    a conduit à une action partagée par tous
    ceux qui, de près ou de loin, salariés ou
    bénévoles, politiques, administratifs ou
    praticiens, chercheurs et expérimentateurs,
    ont apporté leur contribution à ce concept
    – et je ne suis pas sûr que le concept de
    cohésion, qui serait le résultat de l’action,
    ait la même valeur de dynamique et de
    mobilisation. Alors tant qu’à transmettre,
    essayons de le faire en rendant acteurs et
    actifs ceux qui en sont chargés.

    Finalement, étaient réunis, dans cet institut
    de formation, des historiens, des chercheurs,
    des praticiens, et nous nous sommes tous
    rejoints autour de la question du sens.
    Car si nous entendons bien ce que nous
    demandent les pouvoirs publics en prônant
    l’innovation, nous ne souhaitons pas que cet
    esprit d’innovation se fasse au détriment du
    sens à donner à l’action. « Du passé faisons
    table rase », chantait François Roche dans
    un texte préalable. Si ! Si ! Il suffit d’abandonner
    toutes les croyances, les opinions,
    et d’effacer les savoirs constitués. Non ! Non
    car l’avenir se nourrit du passé, et l’histoire
    nous apprend qu’au travers de ses diverses
    formes d’action, il existe une permanence
    du travail social, basée sur une certaine philosophie
    de l’homme, et en dehors de
    laquelle il n’existerait que des actes individuels,
    généreux et charitables, louables
    certes, mais qui ne constituent nullement
    les fondements d’une véritable politique
    d’action sociale. Parce que l’action sociale
    est politique. Sans elle, il n’existerait dans
    l’opération sociale qu’une forme classique
    de répartition des pouvoirs. C’est parce
    qu’elle est priorité dans nos prescriptions
    qu’elle suggère des portes de sortie d’un
    univers normatif, accepté ou supporté par
    ceux qui oublient que le mot citoyen qualifie
    tous les hommes, et qu’ils ont droit à
    faire évoluer les choses en fonction même
    de l’évolution du monde. C’est ce qui distingue
    l’homme du robot, et si les puissants
    de ce monde ont tout intérêt à consolider
    les normes sociales, les professionnels du
    social doivent prôner les institutions collectives
    qui permettent la modification, le
    changement, le progrès.

    C’est sans doute pour cela que l’histoire et
    leurs histoires nous disent que l’action

    sociale suppose la démocratie, ce système
    de vie qui permet à chacun d’exister et d’apprécier
    le monde. De même qu’il ne saurait
    y avoir d’action sociale sans démocratie (et
    l’histoire, les histoires nous le démontrent),
    il ne saurait y avoir de démocratie sans
    action sociale. Et tant mieux si les idées-force
    du passé irradient l’avenir dans le sens d’une
    meilleure prise de conscience collective.
    Il était bon qu’une telle journée nous le rappelle.

    Il sera toujours bon qu’à chaque
    période de notre histoire, on s’interroge sur
    ce qui bouge, ce qui s’est transformé, mais
    aussi sur les fondements de cette transformation,
    et sur la finalité de ceux qui l’ont
    permise.

    Et nous pourrons alors reprendre à notre
    compte cette conclusion de François Roche :
    « Dans ce contexte, on peut espérer que les
    travailleurs sociaux ne soient pas contraints
    à transmettre des normes mais qu’ils puissent
    promouvoir des valeurs d’action. Ils sont
    sans doute capables d’initiatives pour restaurer
    le lien social, non pas comme le
    moyen d’un asservissement, mais comme
    le moyen d’accéder aux trois niveaux qui
    constituent l’homme : le privé, avec le travail
    et les consommables nécessaires pour
    survivre, le public, avec l’expression et la prise
    de responsabilités qui font le citoyen, et
    enfin “l’oeuvre”, la culture, l’histoire, l’éducation,
    où chacun peut apporter sa part. »

    Nous conclurons avec un apport essentiel
    de la Grèce antique, en quelques lignes où
    je paraphrase Louis Avan, scientifique
    devenu philosophe, passionné d’éthique2 :
    « Dans ses réflexions sur la justice et la politique,
    Aristote distingue les lois écrites et les
    lois éthiques : les lois écrites légifèrent en
    général et s’imposent, mais elles ne prévoient
    pas les cas particuliers ni les circonstances
    innombrables d’un acte. Les lois
    éthiques sont comme une règle souple, partiellement
    indéterminée, qui s’adapte aux
    cas d’espèce et aux circonstances. Là commence
    l’équité qui s’intéresse à la personne
    plutôt qu’à la chose, à la durée plus qu’au
    moment, à la personne entière plutôt qu’à
    sa seule défaillance. »

    JACQUES LADSOUS
    Clermont-Ferrand, 18 avril

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    11/09/2013




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