Le chant et la danse aux Cemea
Les activités autour du chant et de la danse ont été développées aux Cemea dès la Libération. Plusieurs personnalités sont passées à la postérité dans l'histoire des Ceméa. Cet article retrace les étapes parcourues depuis 1937.
Le temps des "pionniers"
William Lemit avait été engagé dès son plus jeune âge aux Eclaireurs de France et à partir de 1951, il se consacre entièrement au domaine musical. Il devient en 1945 instructeur national auprès de la récente Direction de la Jeunesse et des Sports et de l’Education populaire du Ministère et il consacre de plus en plus de temps aux Cemea dont il sera rapidement l’instructeur national de chant.
Il n’a cessé toute sa vie de produire des chansons qu’il composait, des harmonisations, des textes pédagogiques destinés aux militant•es des Cemea. Il a publié un recueil « La Fleur au Chapeau » en 1937 qui devint vite le livre de chant de toute une jeunesse et, de 1942 à 1963, huit éditions du « Chansonnier des éclaireurs ». Il a contribué à de nombreux recueils de chants comprenant plus de 80 chansons de lui-même et plus de 800 chants folkloriques harmonisés, lesquels ont fait chanté les jeunes, les cadres des centres de
vacances et les instructeur•rices des Cemea.
William Lemit, au delà de son influence dans le domaine de la chanson, a pris une part importante dans l’orientation et la direction des Cemea qu’il a fortement marquéees de sa personnalité durant une vingtaine
d’années.
Henriette Goldenbaum, à laquelle Gisèle de Failly avait demandé sa collaboration dès le premier stage des Cemea en 1937, dans lequel elle a assuré le chant et la musique, représentant pour la fondatrice les idées et la formation de l’éducation nouvelle dans son domaine.
Militante des Cemea dès la première heure, sous un nom d’emprunt pendant l’occupation, Henriette Goldenbaum prônait une éducation musicale qui recherchait l’égalité pour tous.
En cela, elle contribua à créer et à diriger pendant de nombreuses années plusieurs stages de formation nationaux : formation musicale de base, non-chanteurs, construction et jeux de pipeaux...
Ces formations ont marqué de nombreux formateur•rices, pour qui William Lemit et Henriette Goldenbaum furent, après ces stages, des « maitres et des références permanentes ».
Il s’agissait de proposer une activité musicale au même titre que l’activité manuelle ou artistique pour former des animateur•rices, des pédagogues en lien direct avec les enfants ou les adolescent•es dans les centres de vacances, à l’école ou dans tous les milieux éducatifs possibles.
Un autre personnage joua également un rôle important dans le domaine du chant : Pierre Amiot. Ce dernier composait des chansons et se produisait, jeune, dans les cabarets de la Rive gauche à Paris. Au début des années 50, il découvre les Cemea, devient instructeur permanent à Poitiers. Il rencontre alors William Lemit avec lequel il engage une coopération fructueuse. Il met sa sensibilité et son sens du rythme et de la mélodie au service de la chanson pour la jeunesse et rencontre des succès certains dans les chansons pour les jeunes.
La création de "Chassé Croisé"
Pierre Grossetête et Jacques Vivant succédèrent aux pionniers et Jacques Vivant dirigea ensuite le stage Danses collectives.
Par ailleurs, dans les années 70, Jacques Vivant a créé une suite informelle pour les anciens stagiaires des stages Danses afin de leur permettre de se retrouver pour pratiquer l’activité pour leur simple plaisir ressemblant plutôt à un séjour de loisirs. C’est ainsi qu’est né le Chassé Croisé, structure qui n’avait aucun statut mais était liée aux Cemea pour les idées fondamentales. Après Jacques Vivant, Claude Henrionnet a poursuivi son engagement en dirigeant stages et Chassé Croisé. Lequel a continué sa vie en devenant
association.
Une place prépondérante pour la danse collective
D’autres groupes ou associations proposant la danse collective comme activité de loisir et d’éducation populaire se sont créés. Certains ont un lien direct avec les Cemea régionaux, d’autres sont plus indépendants tout en conservant les principes fondamentaux en référence ... D’autres sont des héritiers mais ont coupé complètement toute relation avec les Cemea.
La danse collective, elle, pouvait trouver sa place comme activité sociale dans différents milieux, comme l’hôpital psychiatrique par exemple, à la demande de médecins ou bien dans d’autres milieux éducatifs. Les programmes étaient composés de danses du monde, d’origine traditionnelle ou populaire, mais aussi de compositions récentes par des musiciens ou chorégraphes divers, danses collectives permettant de mieux faire connaitre les cultures les plus diverses.