Activité manuelle d’expression technique, plastique et scientifique dans l'Histoire des Ceméa - AMETPS

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D'abord, GEAM (Groupe Activités Manuelles) puis GEAMP (Groupe Activités Manuelles et Plastiques) puis groupe AMETP (groupe Activité Manuelle d’Expression Technique et Plastiques) puis en 2007 AMETPS (Activité Manuelle d’Expression Technique Plastique et Scientifique), l'histoire de ce groupe longtemps porté par Robert Lelarge est racontée dans cet article par Claude Gratien avec le soutien de Guy Manneux.

 

Qu'en est-il de l'histoire de la notion d'activité au sein des Ceméa? 

L'Education nouvelle a connu de nombreux théoriciens qui se sont intéressés à la notion d'activité:  de Claparède ou Decroly, initiateurs du mouvement concevant l'éducation par l'activité,  à Tony Lainé et son texte de référence sur l'Agir, les références n'ont pas manqué et les conceptions ont évolué au regard des pratiques agies dans les différents lieux éducatifs dans lesquels les Ceméa sont impliqués.

Une constante dans l'histoire des Ceméa: pointer encore et toujours les différences fondamentales entre les méthodes d'éducation active inscrites dans le sigle Ceméa et les méthodes actives, pas forcément éducatives.

 

Former le réseau

Dès après 1945 et dans les années 50, l’association nationale s’est entourée d’instructeurs nationaux qui avaient pour missions de développer les activités au sein du mouvement en formant les instructeurs bénévoles et permanents des délégations régionales, puis d’organiser des groupes nationaux pour mettre en place des outils pédagogiques.

Robert Lelarge a ainsi créé le stage Travaux Manuels d’Art Populaire, puis avec Pierre Rose entre autres et plus tard avec André Morland : Travaux Manuels de Plein Air – puis Travaux Manuels d’Aménagement et enfin Travaux Manuels d’Initiation Artistique – TMPA – TMA –TMIA. Le lien avec les Délégations Régionales était assuré par les Instructeurs qui avaient vécu ces stages et participaient chaque année au regroupement Activités Manuelles. Ils étaient en quelque sorte les correspondants régionaux du groupe national.

A noter que le nom de Robert Lelarge est incontournable car il a porté le groupe national  jusqu'en 1981. Par la suite, Monique Feix jusqu’en 1989, puis Claude Gratien jusqu'en 2007 et enfin Guy Manneux encore aujourd’hui, ont succesivement assumé cet engagement.

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Evolution des pratiques pédagogiques proposées

En 1959, la première étape des Activités Manuelles en « stage de base » était la pratique des SANETU - Séances d’Acquisition de Techniques Usuelles – bois, peinture, terre, papier, ficelles et nœuds. Ces séances permettaient, dans un premier temps, à chacun•e de découvrir des moyens manuels d’agir ; des réalisations individuelles (jouets, objets décoratifs…) puis collectives (installations de lieux d’activité, cabanes…) étaient proposées dans la suite du stage. L’analyse de cette démarche dans laquelle l’apprentissage précède besoins et intérêts est apparue, dans les années 1970, comme pas très cohérente avec l’Education Nouvelle. Enrichi•es par les travaux menés par des pédagogues de l’époque comme ceux de Francine Best, alors directrice d’école Normale et militante des CEMEA de Caen, une nouvelle démarche a émergé.

Terrain d'aventures mis en place à l'occasion des 2emes rencontres nationales d'éducation populaire de 2024 à Poitiers.

La démarche de projet activités manuelles

L’activité est la succession d’actions qui est fondée sur un besoin, qui répond à un intérêt, qui est déclenchée par un désir, qui fait l’objet d’un projet ouvert, qui se déroule par opérations fonctionnelles, qui constitue une expérience personnelle, qui donne lieu à une réflexion, qui permet d’atteindre un ou plusieurs : expressions, découvertes, acquisitions, communication.

Francine Best

Le groupe de pilotage s’est attaché à diffuser cette démarche de projet dans les régions, dès 1973, dans les regroupements régionaux d’instructeurs, à Limoges, Marseille, Poitiers …En mai 1977, le numéro 11 d’Instructeurs, présentait cette démarche, présentation renouvelée plus tard dans le numéro 59 illustré de nombreux dessins.

Evolution vers des aspects techniques puis scientifiques

Dans une réunion du groupe, en 1983, un travail sur les jouets à mécanismes a été engagé, dans plusieurs chapitres de "jouons l’eau", dans les jeux et expérimentations avec les éléments eau et air du stage national Eau, Air, Terre Feu. Etaient abordés des aspects techniques qui mettaient en lumière quelques lois de la physique. Les expos sciences, le jouet moyen de compréhension au Palais de la découverte (1983) à Toulouse l’année suivante, des travaux durant les journées internationales de l'education scientifique et technique (JIEST) à Chamonix… ont mis davantage l’accent sur les aspects techniques de certaines de nos activités. Le groupe s’est alors appelé AMETPS.