Rénovation des diplômes JEPS

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Commencé au début de l’année 2022, le chantier de réingénierie des diplômes de l’animation professionnelle est en cours de finalisation.

 

Cela fait plus d’un an maintenant que le ministère des Sports, des jeux Olympiques et paralympiques a lancé les groupes de travail sur la rénovation de l’ensemble des diplômes des métiers du sport et de l’animation. Des groupes de travail se poursuivent et selon le nouveau calendrier souhaité par le ministère, les différents arrêtés doivent être votés au plus tard en mars 2024 pour une application effective en janvier 2025.

À la suite de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » promulguée en septembre 2018 et à la mise en place de l’autorité nationale de régulation de la formation professionnelle, France compétences, tous les diplômes doivent désormais se construire en bloc de compétences. L’idée est de faciliter les passerelles entre les diplômes et les métiers mais également de rationnaliser le nombre de diplômes de la branche JEPS, plus de 200 différents avant la réforme en cours. Cette nécessité de clarification de la filière animation pour donner une plus grande lisibilité aux diplômes est partagée par la plus grande partie des associations d’éducation populaire dont les Ceméa. Mais, elles ne sont pas les seules concernées et doivent aussi faire avec les fédérations sportives qui représentent un poids beaucoup plus important du nombre de diplômé·es. Dans le champ de l’animation, la réforme conduirait à la définition d’un métier unique de l’animation avec le maintien du CPJEPS, le passage de 5 à un seul BPJEPS, de 2 à 1 DEJEPS, et un DESJEPS.

Du côté du BPJEPS animation

C’est le diplôme le plus délivré et qui a nécessité le plus de discussion au sein d’une filière JEPS qui doit concilier les exigences des fédérations sportives et de l’animation socio-culturelle. Le Référentiel d’activités de compétences et d’évaluation devrait être décliné en quatre blocs de compétences. Deux en commun avec le champ du sport et deux spécifiques au champ de l’animation. Chaque bloc de compétence devant être validé par une épreuve certificative. La compétence de direction d’ACM est retirée du diplôme mais restera accessible par une certification complémentaire. Sur ce point, s’il est à déplorer une perte de compétences et de valorisation d’une valence direction dans le tronc commun, c’est aussi un soulagement du côté des stagiaires et des équipes de formation, cette UC étant la moins bien réussie lors des certifications.

Avec la création d’un seul BPJEPS animation ce qui pose le plus de question est la perte de la mention animation sociale. En effet, l’animation auprès de personnes vulnérables dans le champ du travail social relève de gestes professionnels particuliers et le ministère des affaires sociales ne s’est pas prononcé à ce jour sur la reconnaissance en son sein du BPJEPS, nouvelle formule.  Ce nouveau BPJEPS s’inscrit clairement dans une animation à destination de l’enfance et pourrait faire perdre de vue d’autres types de publics comme les personnes âgées.

Combien d’heures de formation ?

Pour le CPJEPS, maintien des 400 h et c’est aujourd’hui le seul référentiel qui est finalisé. Pour le BPJEPS rien n’a encore été décidé. Du côté des employeurs la baisse du nombre d’heures de 600h à 400h est revendiquée, notamment pour laisser la place à une certification complémentaire de direction. Un avis qui n’est pas toujours partagé par les équipes de formation qui mesurent l’augmentation des exigences et des contenus de formation. Dans le nouveau référentiel, une place plus importante est notamment faite aux enjeux sociétaux actuels afin que les animatrices et animateurs soient mieux formé.es à traiter ces questions auprès des différents publics.

Par ailleurs au sein de la branche Eclat (métiers de l’animation), une réflexion est en cours pour la mise en œuvre de nouveaux diplômes comme celui d’un CQP intervenant·es en pratiques artistiques.

A ce jour, seul le CPJEPS est prêt. Les discussions se poursuivent pour le BPJEPS et n’ont toujours pas démarré pour le DE et DESJEPS. Pour les acteurs de la branche Eclat, la volonté est de ne pas accepter de vote en Commission Paritaire Consultative Sports et Animation tant que l’ensemble des arrêtés pour la filière n’est pas finalisé et ce afin de s’assurer d’une cohérence des diplômes et des compétences attendues. Une obligation si l’objectif est bien de permettre aux personnes de s’inscrire dans un parcours et une progression professionnelle.