"Partir en colonie de vacances : apprendre autrement, ailleurs, ensemble "

Les CEMEA défendent un projet politique qui a pour ambition l'émancipation du plus grand nombre. Ils répondent toujours favorablement aux invitations de l’ensemble des forces politiques – sauf de l’extrême droite – dans le but de prendre part aux réflexions et d’en apporter leur expertise.

Cette table ronde s’est tenue de 15h30 à 17h00 aux cotés de Léo Walter, Député LFI-NUPES, de Anne Carayon, Directrice Générale de la Jeunesse au Plein Air et de Pauline Clech, Docteure en Sociologie à l’institut national d’études démographiques. 

Jean-Baptiste CLERICO a mis en avant l’importance des temps de loisirs dans l’éducation des enfants et plus particulièrement des colos. Ces espaces qui permettent d’apprendre autrement et qui permettent de rencontrer l’Autre et les autres sont essentiels pour le maintien et l’évolution positive d’une société multiculturelle.

Il a également beaucoup insisté sur le fait qu’aujourd’hui il y a une inégalité flagrante entre les enfants vivants en France. Il y a ceux et celles qui partent en vacances, parfois dans des séjours au luxe indécents et ceux et celles qui, sans en avoir le choix, restent la totalité des grandes vacances chez eux, sans partir et sans se voir proposer de quelconques activités.

Par ce discours, les Ceméa réaffirment leur conviction visant à réduire ces inégalités et soulignent de nouveau l’importance de demander la création d’un service publique des vacances et des loisirs.

Pauline CLECH a quant à elle porté un regard intéressant sur le concept de mixité sociale. Elle a insisté sur le fait qu’il ne suffit pas de mettre des enfants de milieux sociaux différents ensemble pour faire disparaitre les stéréotypes, mais que cette coprésence doit être encadrée par des adultes formés. Mettre en place des démarches pédagogiques pertinentes est nécessaire pour lutter contre les préjugés et les fausses représentations des un.es et des autres.

Anne Carayon est revenue quant à elle sur l’évolution de ces dernières années concernant les départs en colo des enfants de notre pays. Nous sommes passés en 20 ans de 4,5 millions à 1 million d’enfants qui partent aujourd’hui. Il existe certes des freins financiers mais il y a également une importance primordiale à revaloriser l’image des colos, qui sont des espaces d’éducation extraordinaires.

Léo Walter a partagé son expérience d’animateur et de directeur de colo pour illustrer ce que l’on apprend et ce que l’on vit en colo. Il souhaite durant cette nouvelle année scolaire, ouvrir une session parlementaire sur la question des centres de vacances et va programmer une série de consultations auprès des professionnels et militants du secteurs ; des parents ayant déjà ou non envoyé leurs enfants en colo, voire auditionner des enfants…

Ces consultations ont pour principal objectif d’identifier les freins au départ en colos (financiers, politiques, techniques, appréhensions rationnelles ou irrationnelles…) afin de modifier l’appareil législatif actuel (modifications ou création de lois) pour ainsi permettre à tous ceux qui le souhaite de faire partir les enfants en vacances. Les Ceméa souhaitent s'engager pleinement dans ce cycle de consultations.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de la conférence dans le lien suivant : Conférence « Partir en colonie de vacances : apprendre autrement, ailleurs, ensemble ».