Boom d'après-guerre et les 30 glorieuses

Publié le , mis à jour le
Lecture ~3 minutes

Après la période de l’occupation et leur dissolution sous le Régime de Vichy (1er juin 1944), les Ceméa retrouvent des conditions plus favorables à leur développement. La création en 1948 d’une direction générale de la jeunesse et des sports leur permet d’obtenir les moyens matériels nécessaires à l’amplification de leur action.

Le boom de l’après-guerre et « les Trente glorieuses »

La fin de la guerre va entrainer un redémarrage très important des activités de toute nature dans le pays pour répondre rapidement aux besoins économiques, sanitaires, sociaux et éducatifs très dégradés par l’occupation et les destructions.

Des activités liées bien sûr à la reconstruction politique, institutionnelle et matérielle du pays mais aussi et cela va concerner directement les CEMEA, les activités à caractère éducatif, social et culturel.

Les CEMEA vont être dans un premier temps, particulièrement sollicités dans deux grands champs d’activités : la formation de moniteurs-trices de colonies de vacances qui était la raison de leur création et la formation des personnels éducatifs dans le champ de l’école.

La multiplication de formations est exponentielle

Concernant le champ des vacances, une direction de l’éducation populaire et de la jeunesse confiée à Jean Guéhenno va voir le jour au sein de l’Education Nationale. Les CEMEA vont être agréés comme association d’éducation populaire (arrêté du 7 avril 1945) et habilités pour la formation des moniteurs-trices (circulaire du 7 juin 1945). La mise à disposition d’enseignant-es par le ministère de l’Education nationale va aussi aider à répondre aux multiples sollicitations (Cela va exister dès 1944 mais sera officialisé par une note de service du 27 juin 1951).

Beaucoup de municipalités progressistes - qui pour certaines vont hériter de domaines et de châteaux confisqués à des familles qui ont collaboré avec les occupants et le régime de Vichy - vont vouloir, après plusieurs années de privations proposer des vacances collectives à leurs enfants. C’est aussi le cas des comités d’entreprises nouvellement créés (ordonnance du 22 février 1945 et loi du 16 mai 1946) sous l’impulsion du programme du Conseil National de la Résistance. Ceux-ci vont avoir à gérer les œuvres sociales des entreprises et les colonies de vacances vont y prendre une place importante. Dans cet élan les besoins en moniteurs-trices et directeurs-trices vont être considérables et beaucoup de ces collectivités vont faire confiance aux CEMEA. Et cela va durer pendant les « Trente glorieuses » jusqu’en 1970/71.

  • De 1945 à 1955, le nombre de stages et regroupements organisés annuellement passe de 120 à 551
  • le nombre de participant⋅es à ces divers évènements passe de 3 600 à 26 584.
  • En 1955, 324 stages reçoivent 15 458 stagiaires et en 1968, 600 stages réunissent près de 30 000 personnes...

L'accueil des enfants explose aussi

Concernant les enfants, en 1945, 350 000 sont partis en colonies de vacances. Trois ans plus tard, ils sont 880 000. En 1964, ils seront 1 316 461 et encore 1 436 457 en 1972 après quelques années de stagnation. Ces années seront l’apogée de cette épopée des vacances collectives populaires d’enfants et d’adolescent-es. On assistera par la suite à une baisse légère mais régulière de ce mode d’accueil en partie compensée par la montée en puissance des anciens patronages devenus centres de loisirs sans hébergement, moins lourds à organiser et surtout moins chers. C’est la fin des « Trente glorieuses », le premier choc pétrolier, la première crise économique depuis la guerre, la fin du plein emploi, la fin d’une époque et le début d’une autre.

Dans le champ du travail social

Pendant la guerre, un éducateur, Jean Pinaud dirige le bagne d’enfants de Montesson en région parisienne. Les conditions de vie sont très difficiles mais Jean essaye de les humaniser. Il découvre les CEMEA à travers un stage de moniteur•rices en 1943 et cela lui donne des idées pour la formation des éducateur•rices. En octobre 1943, inspiré des méthodes du stage, il va créer la première école de formation d’éducateur•rices spécialisé•es.

 

 

Dans le champ de l'école

Concernant le champ de l’école les demandes de formation et les effectifs sont de moindre importance mais existent dès 1945. Cette année-là voit l’organisation du 1er stage de maitre-esses d’internat qui va durer jusqu’en 1958. 

Dans le champ de la psychiatrie

Durant la guerre, les établissements de santé, leurs soignant·es et leurs patient·s vont beaucoup souffrir. Mais c’est surtout dans les asiles psychiatriques que les conditions seront les plus épouvantables. [...]

C’est dans ce contexte, en 1946, que Germaine Le Hénaff, ancienne directrice de maisons d’enfants pendant la guerre et récente permanente des CEMEA, va rencontrer Georges Daumezon, médecin chef à l’hôpital psychiatrique de Fleury les Aubrais. Après l’avoir questionnée sur son travail, le médecin lui demanda : « Pourquoi n’organiseriez-vous pas des stages pour les infirmier•ères psychiatriques ? »

L'activité au coeur de l'acte éducatif

Comment de 1945 où William Lemit crée le premier stage « Chant et danse" , à 1962, année de création du premier stage astronomie et de météorologie les méthodes aux Ceméa vont prendre une place importante dans les stages de formation d’animateur·trices.

Les publications

Parallèlement aux actions de formation, la diffusion des idées, des savoirs et des savoir-faire va aussi passer par la création de publications.